Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

Le graphisme.
Pour qui ? Pourquoi ?


IMG_6679

Nous nous sommes tous assis, ce samedi midi, autour de la grande table de travail de l’Atelier de création graphique, fondé en 1990, après la fin du collectif Grapus. Pierre Bernard est revenu avec nous sur l’histoire de son atelier et de ses différentes collaborations au fil des années. De ses débuts au magazine Jeune Afrique dont il réalisait la maquette jusqu’à l’identité visuelle du parc de la Villette, Pierre Bernard nous a présenté ses projets avec le recul nécessaire et une fine analyse du métier de graphiste et son évolution.

Diplômé de l’Ensad en tant que décorateur spécialité art graphique, il voyage ensuite en Pologne où il est admiratif des affiches libérées de la rigueur formelle constructiviste, et libératrices par leur caractère contestataire et poétique. Ce langage qui s’est développé en réaction à la censure et au diktat de l’esthétique dominante, a nourri Pierre Bernard, notamment grâce à l’enseignement de Henryk Tomaszewski et l’école polonaise.

Quelques années après, il participe activement au mouvement de mai 68 qu’il considère comme un moment « magique » et « éblouissant », et rencontre Gérard Paris-Clavel et François Miehe, bientôt collaborateurs du collectif Grapus. L’utilité sociale du graphisme, toujours présente dans son travail constituait le fil directeur de sa présentation. Le souci de rendre l’information et la culture accessibles à toutes et à tous se reflète dans des projets comme l’identité du parc de la Villette, du musée du Louvre ou encore des commandes pour des institutions publiques. D’autres projets, comme la collaboration avec le Parti communiste ou le Secours populaire français, révèlent un besoin criant de s’exprimer sur des causes sociales et politiques.

Un brin nostalgique des années où l’engagement était plus ancré dans les consciences collectives, Pierre Bernard n’est pas pour autant pessimiste quant à l’avenir du graphisme engagé. Bien que l’Atelier de création graphique se soit créé selon lui dans une période régressive où l’individualisme prenait le pas sur la conscience collective, Pierre Bernard voit émerger aujourd’hui plusieurs collectifs dont le travail fait écho à nos problématiques contemporaines.

Catégorie: Notes de voyage, Observatoire | Laisser un commentaire




Laissez un commentaire