Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

El millor disseny de l’any


C’est dans le cadre du festival barcelonais Fadfest “festival of all designs” célébrant la créativité dans tous les domaines du design catalan et voulant mieux le faire connaître de la population, que se déroule cette exposition “El millor disseny de l’any”. Comme son nom l’indique, l’exposition rassemble la sélection des meilleurs travaux de l’année dans tous les domaines du design (architecture, design d’espace, d’objet, mode, design graphique…) ; c’est à dire tous ceux qui ont été nominés pour recevoir les Laus, prix décernés par l’association des designers graphiques et des directeurs artistiques du FAD (Foment de les Arts Decoratives).

L’exposition prend place dans un tout nouveau lieu : le DHUB (Disseny Hub Barcelona), qui regroupera les collections du Museu des les Arts Decoratives, du Museu de Ceràmica, du Museu Téxtil d’Indumentària et du Gabinet de les Arts Gràfiques. Ce nouveau musée du Design de Barcelone, imaginé par MBM architects, comprend deux parties : la première souterraine et la seconde au dessus du niveau du sol. Bien qu’inauguré à l’occasion du début du FadFest, en juin dernier, il n’ouvrira officiellement ses portes qu’au printemps 2014.

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L’exposition se dresse dans le hall du musée, encore étrangement vide de collections et de visiteurs. On a l’impression que les travaux sont présentés comme ils ont été montrés au jury. Simplement posés ou affichés sur des comptoirs de bois, ils appellent le visiteur à s’y intéresser, à fouiller dans les planches, les différents supports, à feuilleter, appréhender les projets sous tous les angles (malgré la présence de cartels interdisant de toucher). Dans les catégories du graphisme, sur lesquelles je me suis plus attardée, j’ai donc pu découvrir une belle sélection de projets de qualité.

Un des projets m’a particulièrement intéressée. Il s’agit de l’identité de l’EINA (Ventre Universitari de Disseny i Art de Barcelona), réalisée par le studio Barcelonais Clase BCN. La nouvelle identité de cette école d’art et de design se base sur les quatre lettres EINA qui viennent encadrer les différents éléments de communication, recréant par la même occasion l’image de “la page blanche” qui sera remplie par les designers chargés des différents supports de communication. Clase BCN a voulu créer ainsi une identité flexible, ouverte, s’adaptant à toutes les formes de communication, et pouvant d’ailleurs accueillir les travaux des étudiants eux même. C’est une identité tournée vers l’avenir, qui s’enrichira avec chaque contribution des designers qui y prendront part. Cette identité, très complète, se décline sur de nombreux supports (catalogue d’exposition, affiches, logo, guide de l’étudiant, site internet, formulaires…) et a d’ailleurs reçu des prix dans plusieurs catégories.

Bien entendu, un bon nombre d’autres travaux intéressants étaient présentés, voici quelques sites des studios sélectionnés.

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Fête des imprimeurs à Strasbourg


P1180888Le 23 juin a eu lieu la première édition depuis 1840 de la Fête des imprimeurs à Strasbourg. C’est sur la place Gutenberg, un lieu qui n’a pas été choisi par hasard puisqu’il honore l’inventeur de l’imprimerie typographique (1434) ayant résidé à Strasbourg, qu’ont été dressés quelques chapiteaux de foire honorant les disciplines et les techniques de l’imprimerie. Du dessin typographique à la fabrication de papier, en passant par la sérigraphie et les caractères en bois, sans oublier l’impression numérique et le fameux lithobus (atelier itinérant muni d’une presse), tout un panel de petits stands permettaient à la foule de découvrir des techniques qui lui étaient jusqu’alors méconnues. Divers ateliers artisanaux encadrés par des professionnels étaient proposés afin d’initier et divertir des spectateurs de tous les âges pour qui l’imprimerie était jusqu’alors un mystère. Un rendez-vous populaire donc, qui ne présentait pas les techniques en profondeur à moins d’oser questionner les artisans passionnés et très ouverts, mais qui célébrait timidement l’imprimerie dans un de ses berceaux : la ville de Strasbourg.

 

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Conférence d’Alexandre Laumonier


Le 7 février dernier, Alexandre Laumonier, graphiste et éditeur Bruxellois, nous a rendu visite à l’auditorium de la HEAR pour une conférence pendant laquelle il nous a présenté son travail en tant que fondateur des éditions Zones sensibles.

Zones sensibles est une toute jeune maison d’édition, son premier livre ayant vu le jour il y a tout juste deux ans, en février 2011. Elle est spécialisée dans les sciences de l’homme, c’est-à-dire, comme il est écrit sur son site : “un vaste domaine se rapportant à l’humain dans ses divers modes d’existence (sociale, artistique, politique, culturelle vs naturelle, etc.)”. Faire lire de l’anthropologie à des gens qui ne connaissent pas l’anthropologie, voilà un peu son mot d’ordre. Zones sensibles est diffusée et distribuée par les Belles Lettres, même diffuseur que B42 notamment. Cela semble être, d’ailleurs, une vraie fierté pour Alexandre Laumonier de travailler avec eux, car comme il le dit : “ce sont des gens qui savent lire”, et avec qui le “texte prime sur l’emballage”. Alexandre Laumonier est autodidacte dans sa pratique du graphisme et de l’édition. Il a grandi avec les premiers Macintosh et a appris en “bidouillant” dessus. Il fait même un petit clin d’œil à Steve Jobs, en reprenant pour ses livres le concept du créateur des mac selon lequel “l’intérieur des ordinateurs doit être propre”.

Dans la production de ses livres pour Zones sensibles, Alexandre Laumonier s’impose une contrainte, celle de garder toujours la même chaîne de production ; autrement dit, avoir toujours le même brocheur, le même sérigraphe, le même imprimeur… Cela lui permet d’avoir une totale confiance en eux, de pouvoir exécuter les bons réglages et de contrôler entièrement la chaîne de fabrication.

Après cette présentation un peu générale de son travail, Alexandre Laumonier nous parle plus particulièrement de quelques livres :

Tim Ingold, Une brève histoire des lignes

Il s’agit d’une histoire anthropologique des lignes. Véritable best-seller des éditions Zones sensibles, il en est déjà à sa quatrième édition, et a servi de modèle à une exposition au centre Pompidou de Metz. Sur la couverture on peut voir des lignes en pointillés en défonce reproduisant un schéma de Darwin.

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Adrian Johns, La mort d’un pirate

La mort d’un pirate est un livre historique sur les radios pirates anglaises des années 1960. La couverture reprend donc la figure du vinyl, par un vernis UV autour d’un Pantone jaune qui fait l’étiquette centrale du vinyl où apparaissent le titre et le logo de Pirate Bay.

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Edwin Abbot, Flatland (1894)

Flatland est une sorte de monde allégorique en deux dimensions où vivent des formes géométriques, qui plus elles ont de côtés, plus elles sont haut placées dans la société, jusqu’à arriver à la forme parfaite, le cercle, qui représente les prêtres. Mais un jour, toutes les croyances de ce monde sont chamboulées lorsqu’ils reçoivent la visite d’une sphère, en volume. D’où cette belle couverture où les lettres composant le titre sont découpées et peuvent se relever, entrant dans la troisième dimension.

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Actuellement Alexandre Laumonier travaille sur la réédition du Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, ouvrage qui préfigure l’Encyclopédie et publié pour la première fois en 1697.

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Zones sensibles

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Trésors du marché de Noël de Strasbourg (capitale de Noël)


 

-Dans la catégorie du plus beau Père Noël :

 

– Dans la catégorie des plus belles créations typographiques :

 

– Dans la catégorie de la plus belle création picturale :

 

-Dans la catégorie du plus beau cadeau :

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Le clip interactif


Au vu de l’évolution actuelle de l’industrie du disque et de la musique en général, les artistes ont bien compris que la promotion devait se faire en premier lieu sur internet. Les clips interactifs sont les témoins d’une véritable prise de conscience de la part des artistes pour promouvoir leur musique. Il s’agit de savoir tirer parti de la diffusion de masse des vidéos sur des sites comme youtube, jusqu’à l‘arrivée de nouvelles innovations comme le html5. Mais bien plus qu’une simple vidéo sur youtube, le clip interactif permet à l’internaute de ne plus être passif face à la musique. Il est immergé dans une expérience nouvelle, personnalisée, où il a un rôle à jouer. On n’écoute plus seulement la musique, on la regarde et on intervient dessus également. Cette nouvelle génération de clip crée une valeur ajoutée au morceau, il permet d’être présent sur la toile, de créer un véritable buzz autour de la musique.

L’un des premiers clips interactifs est Neon bible du groupe canadien Arcade fire, sorti en 2007. Ce clip marque une claire évolution des tendances du marketing musical. Réalisé en Flash par le designer montréalais Vincent Morisset, le clip figure, sur fond noir, le visage et les mains de Win Butler que le visiteur peut manipuler. La création est simple mais réussie.

http://www.beonlineb.com/

Le groupe canadien récidive en 2010 avec la création d’un site en html5, The Wilderness Downtown, pour la promotion de leur single We Used To Wait. Pour ce projet, les Arcade Fire se sont associés à Google et à son moteur de recherche Google Chrome. Avant le lancement du clip, l’internaute est invité à entrer l’adresse du lieu où il vivait étant petit. Puis de multiples fenêtres s’ouvrent et se ferment au rythme de la musique, montrant des vues aériennes ou rapprochées du lieu choisi grâce à google maps et street view. Ainsi, l’internaute se perd dans un voyage faisant appel à ses souvenirs d’enfance, ce qui crée une sorte de lien affectif avec le single.

www.thewildernessdowntown.com

Human Highway ont quant à eux fait appel au producteur Olivier Groulx pour la création du clip de leur single Moody Motorcycle. Dans leur clip, l’internaute peut modifier le mixage des différentes pistes audio en déplaçant les éléments de l’animation qui recréent un visage (yeux, bouche, nez, oreilles). En bougeant l’oreille droite on augmente le volume sonore par exemple. Ici, l’internaute devient presque créateur de la musique puisqu’en modifiant le visuel il modifie aussi le rendu sonore.

www.moodymotorcycle.com

Le duo Broken Bells a lui aussi tenté l’expérience du clip interactif pour son single October. L’internaute se lance dans une sorte de voyage au coeur d’un nouvel univers spatio-temporel en images de synthèse où il influe sur le déroulement du clip au moyen de sa souris.  Le parcours que l’internaute réalise dans le clip revient presque à un parcours dans l’univers musical du groupe.

www.brokenbells.com/october/

La notion de voyage est également présente dans le clip du groupe Rome pour leur morceau 3 dreams of black. Construit en html5 et sous la direction de Chris Milk, le clip présente différents univers en 3D où l’internaute s’oriente à l’aide de sa souris. On se retrouve dans ce clip comme dans une sorte de rêve ou de jeu video, et l’intérêt de l’internaute est gardé par l’envie de découvrir la totalité de l’univers mis en place par le site.

www.ro.me.com


Le clip interactif ouvre donc la voie à une multitude de possibilités en matière d’expérimentations multimedia et musicale, mais aussi de promotion. Il permet de créer un lien personnel et unique entre la musique et l’internaute. Un point négatif cependant est que ces clips nécessitent pour la plupart une très bonne connexion internet et ne peuvent fonctionner que sur certains navigateurs comme google chrome ou safari. Malgré tout, une chose est sûre, en ces temps d’explosion d’internet, le clip interactif a de beaux jours devant lui, et la liste des clips présentés dans cet article n’est absolument pas exhaustive.

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