Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

Exposition “Via la Grèce”


« Via la Grèce », une collaboration Haute école des arts du Rhin / Université de Strasbourg pour faire découvrir au grand public une sélection de reproductions en plâtre d’œuvres originales du musée de l’Institut d’archéologie classique.
Une scénographie pensée, construite et mise en place par Maxime Chudeau, Ikhyeon Park, Mathilde Melero et Nastassia Szymczak (étudiants en Scénographie), et des supports graphiques conçus par Marisol Godard et Elsa Varin (5e année Communication graphique).

Du 15 avril au 9 mai 2014
(entrée libre du lundi au vendredi de 7h30 à 20h, le samedi de 8h à 12h, fermé le dimanche)

Palais universitaire de Strasbourg
9, place de l’Université
67000 Strasbourg

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Metamatic Reloaded


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À Bâle, au Museum Tinguely, est présentée jusqu’au 26 janvier 2014 l’exposition “Metamatic Reloaded”. Cette exposition est le résultat d’un appel à projet international lancé par la Dutch Metamatic Research Initiative (MRI) en 2009. Ce groupe de recherche est passionné par les œuvres de Jean Tinguely et plus largement par la question du statut d’auteur dans la production artistique. Les œuvres où l’artiste laisse un rôle important à une tierce personne ou même au hasard, dans le processus de création, les interpellent particulièrement. Dans le cadre de cette exposition les artistes étaient invités à répondre, à faire écho au concept des Méta-Matics de Jean Tinguely. Dix projets ont été retenus et sont exposés simultanément dans le musée. De grands thèmes reviennent dans chacune des interventions notamment l’interaction, les rapports entre l’homme et la machine ou encore nos attitudes face aux nouvelles technologies et aux médias.

 

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Les Méta-Matics sont des machines à dessiner que Jean Tinguely crée en 1959. Composées de rouages  fragiles et instables ces sculptures en mouvement tracent les soubresauts et les vibrations de leurs mécanismes. Chaque dessin est différent, unique, la machine devient alors productrice d’œuvres d’art. À l’entrée de l’exposition était mise à disposition une des machines, les visiteurs pouvaient la mettre en mouvement et emporter ainsi un des tracés possibles de ce dispositif imprévisible.

 

Voici trois projets qui ont retenu particulièrement notre attention dans la mesure où le spectateur est amené à manipuler les objets, à s’exprimer, à chercher et à découvrir le contenu, à expérimenter et finalement à interagir directement avec la machine.


Ranjit Bhatnagar, Singing Room for a Shy Person, 2012

Cette installation est composée de deux parties distinctes mais reliées entre elles. D’un côté une loge privée et insonorisée où le visiteur peut chanter, jouer d’un instrument sans que personne ne l’entende. De l’autre, à l’extérieur, se trouve l’orchestre, les instruments automatisés de l’artiste qui rejouent de manière aléatoire et bruyante la performance du visiteur. Ce dernier peut alors s’exprimer musicalement sans être inhibé par sa timidité, d’où le titre de l’œuvre. Les données sonores sont transformées par les instruments de Bhatnagar en une nouvelle pièce musicale cacophonique et bruitiste. Ce dispositif ne semble pas avoir pour sujet la performance vocale de chaque individu mais plutôt la découverte, l’expérimentation de nouveaux moyens de créer.

 

 

Thomas Hirschhorn, Diachronic-Pool, 2012

L’espace que propose l’artiste suisse est basé sur les concepts de synchronie et de diachronie de Ferdinand de Saussure. Le contraste entre ces deux systèmes linguistiques est, selon Thomas Hirschhorn, particulièrement prononcé et influencé par les technologies actuelles. Le résultat de cette réflexion est une énorme piscine de contenu constitué de plusieurs niveaux de lecture et de sens à expérimenter, à découvrir par le spectateur. C’est un collage en trois dimensions de textes, d’images, d’objets réalisés avec des matériaux pauvres tels que du scotch, de l’aluminium, des pneus, des câbles, etc.

On observe en premier lieu une logique horizontale, celle de la piscine où tout est au même niveau et au sein de laquelle les visiteurs se déplacent, entourés d’objets flottants. C’est une métaphore de la synchronie qui s’intéresse au langage à un instant T de l’histoire en associant des données de différentes époques ensemble, sans hiérarchie. Dans un second temps on remarque une logique verticale, celle de la diachronie qui étudie l’évolution, l’anticipation du langage dans le temps. Plusieurs niveaux de lecture, plusieurs strates s’empilent donnant à voir une chronologie, une échelle temporelle. Une multitude de parcours sont possibles. 

 

Jon Kessler, The Web, 2012

The Web est un environnement multimédia qui examine et retranscrit l’effet d’Internet, des téléphones et des smartphones dans notre quotidien. Simultanément à ce questionnement sur les nouveaux médias, le dispositif questionne le rôle du spectateur au sein de l’installation.

Inspiré par l’environnement du métro où chacun est occupé à téléphoner, à écrire des SMS ou encore à jouer à des jeux vidéos, Jon Kessler met en place un espace composé de systèmes mécaniques, filmiques et interactifs. En se déplaçant dans The Web le spectateur devient systématiquement un contributeur de l’œuvre mais aussi un manipulateur et un manipulé. Ce lieu est une sorte de grand labyrinthe parsemé de caméras — parfois dissimulées dans le décor — dont les films captés en temps réel sont diffusés sur des écrans dans plusieurs endroits de l’installation. On peut y croiser sa propre image sous différents points de vue, celle des autres spectateurs, on peut espionner, surveiller, communiquer à travers cet étrange va-et-vient d’images. Tel un labyrinthe de miroirs The Web est un piège sans issues, fait d’illusions d’optique, qui se referme sur les visiteurs.

 

Cette exposition était assez impressionnante à visiter au regard de l’échelle des installations, de leur mise en mouvement, des manipulations et des jeux possibles. Nous en ressortons avec le sentiment d’avoir participé aux œuvres, d’avoir expérimenté de nouvelles formes de création et de nous être interrogés sur notre rapport à la machine, à la technologie et aux nouveaux médias. Jean Tinguely semble avoir soulevé avec ses Méta-Matics des questionnements qui sont encore d’actualité voire totalement contemporains. Le rapport entre l’homme et la machine a bien évolué depuis les années soixante mais reste indéniablement central dans notre expérience du monde.

 

Exposition à venir :

Objets ludiques. L’Art des possibilités
du 19 février au 11 mai 2014
Museum Tinguely — Bâle
Paul Sacher-Anlage 2
Case postale 3255, CH-4002 Bâle

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Fête des imprimeurs à Strasbourg


P1180888Le 23 juin a eu lieu la première édition depuis 1840 de la Fête des imprimeurs à Strasbourg. C’est sur la place Gutenberg, un lieu qui n’a pas été choisi par hasard puisqu’il honore l’inventeur de l’imprimerie typographique (1434) ayant résidé à Strasbourg, qu’ont été dressés quelques chapiteaux de foire honorant les disciplines et les techniques de l’imprimerie. Du dessin typographique à la fabrication de papier, en passant par la sérigraphie et les caractères en bois, sans oublier l’impression numérique et le fameux lithobus (atelier itinérant muni d’une presse), tout un panel de petits stands permettaient à la foule de découvrir des techniques qui lui étaient jusqu’alors méconnues. Divers ateliers artisanaux encadrés par des professionnels étaient proposés afin d’initier et divertir des spectateurs de tous les âges pour qui l’imprimerie était jusqu’alors un mystère. Un rendez-vous populaire donc, qui ne présentait pas les techniques en profondeur à moins d’oser questionner les artisans passionnés et très ouverts, mais qui célébrait timidement l’imprimerie dans un de ses berceaux : la ville de Strasbourg.

 

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« 32 heures chrono », workshop avec Grégoire Romanet


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Le 2 avril dernier à 10 heures du matin, en ce premier jour de workshop, assis autour d’une table de la salle Prechter, notre équipe de quinze participants (année trois et quatre confondues) attendait avec impatience Grégoire Romanet. Pour seuls indices du déroulé de cette semaine nous disposions de la durée qui nous était impartie et du lieu à investir, autant dire qu’un grand mystère planait parmi nous. La salle Prechter est une pièce de notre école conçue pour accueillir des expositions. Elle n’est que très rarement utilisée et peu connue des élèves. Quelque peu cachée, nous redoutions que Grégoire ne trouve le chemin pour y accéder… Mais il arrivait, enfin ! Notre rencontre avec le graphiste pouvait commencer.

 Les fouilles

Comment commencer ? Comment choisir une piste de travail ? Partir d’une thématique ou plutôt de nos contraintes matérielles (scotchs de couleurs, imprimante noir et blanc, papier A4 et A3, ficelle) ou encore de l’historique du lieu ? Nous nous sommes mis d’accord pour entamer des recherches sur la salle Prechter et donc la rue Prechter que l’on voit à travers la baie vitrée de la pièce. Quelle est leur histoire, quelles sont leurs anecdotes, leurs origines ? La machine était lancée. À notre grande satisfaction, l’exploration de ce lieu a révélé une histoire d’une grande richesse, beaucoup de pistes, de détails surgissaient au fil du temps, autant de matière à interroger et à donner à voir. Par petites équipes nous nous sommes répartis le travail d’investigation afin de déterrer les fragments oubliés de la rue et réaliser une véritable fouille archéologique du lieu.

Le collectif

Systématiquement nous accrochions nos trouvailles au mur, images, textes, données, dates, références graphiques, afin d’exposer à tout le groupe l’avancement des recherches. L’idée de collectif a été primordiale dans le déroulement du workshop. Nous avancions tous ensemble en rebondissant sur les idées des uns, les images des autres, et par la discussion lors de tours de table. Jusqu’à la production du contenu final nous avons partagé notre stock de visuels, toute la matière récupérée lors de nos recherches.

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Une idée forte est ressortie de notre démarche de «fouilles » et de la configuration du lieu. La salle se situe en effet en dessous du niveau du trottoir : les passants parfois curieux de la rue Prechter jetaient un œil à travers la vitre et regardaient, vue d’en haut, ce que nous faisions. Ce rapport entre la rue et l’intérieur de l’école nous a interpellés, la salle Prechter devenait comme une vitrine à travers laquelle nous pouvions dialoguer vers l’extérieur. D’autre part, l’idée « d’archéologique », le fait de déterrer, de remonter à la surface les différentes couches de l’histoire du lieu nous a beaucoup plu. Nous avions donc l’envie de montrer, à travers un jeu sur les points de vue et les niveaux, les fragments et les éléments historiques redécouverts de cet endroit.

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L’installation

Le projet a pris la forme d’une grille réalisée en ficelle, comme lors de fouilles archéologiques, sur lesquelles nous avons accroché des affiches produites avec les moyens du bord. Chaque image est une interprétation de l’un d’entre nous sur un aspect ou sur l’ensemble de l’histoire du lieu. Le but était de composer depuis l’extérieur une surface de fragments d’images qui prolongerait le niveau du sol ; et de proposer aux visiteurs depuis l’intérieur, par la descente des escaliers, la découverte de l’archéologie de la salle Prechter. L’entrée ne pouvait se faire que par la porte donnant sur la rue ce qui permettait de proposer une vue d’ensemble avant de s’intéresser à la narration des affiches. D’autres formats reprenant des phrases, chiffres, listes, tirées de nos recherches ont été accrochés au-dessus du niveau afin d’attirer le regard du passant, l’amener à se questionner pour ensuite se plonger dans les images.

Un grand  merci de la part de tous les étudiants à Grégoire Romanet pour ce workshop, merci à notre professeur Philippe Delangle de l’avoir organisé et à notre directeur David Cascaro d’avoir permis la prolongation du temps d’accrochage.

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Workshop édition “Autour de Munari”


Du 7 au 8 février 2013, nous étions une dizaine d’étudiants de différentes sections à participer au workshop “Autour de Munari”, organisé par Ju-Young Kim à l’atelier livre de la HEAR. Nous avons rencontré et travaillé avec Christophe Daviet-Thery, éditeur, galeriste et collectionneur parisien.

Suite à la présentation de ses projets, de sa philosophie, de sa vision sur l’édition et le livre d’artiste, nous avons débuté une réflexion sur l’affiche de Bruno Munari Seeking comfort in a uncomfortable chair. Chacun, selon ses ressentis et ses questionnements, a élaboré un projet aujourd’hui en cours de réalisation, qui serait une réponse, un dialogue à cette série de photographies. Le mode de lecture du livre, son rapport à l’espace, sa lisibilité sont autant d’axes qui ont surgi de nos recherches et de nos échanges avec l’éditeur engendrant l’élaboration de projets très divers allant de la BD à l’installation sonore, de la performance à une édition à déployer.

 

Nous travaillons actuellement avec Ju-Young Kim à la réalisation de nos projets afin de soumettre à Christophe nos interprétations, nos réponses, dans l’optique d’une exposition.

à suivre…

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