Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

3 questions à Leslie David, ancienne étudiante


Acteur Leslie David (notament vu dans The Office et motif de la graphiste Leslie David

Acteur Leslie David (notament vu dans The Office) et motif de la graphiste Leslie David

Quel est votre métier ?

J’en ai plusieurs à la fois, illustratrice, graphiste, designer, mais au final il s’agit du même processus : créer des images ou des objets. Je n’aime pas trop le terme « directrice artistique », je le trouve assez prétentieux.

Dessiniez-vous déjà des ronds et des carrés dans votre tendre enfance ?
Petite je passais des heures à dessiner, bricoler, faire des collages. Je crois que je recopiais ma mère qui faisait la même chose. (J’avais l’agenda le plus beau de tout le collège, du vrai scrapbooking avant l’heure avec paillettes et photos de chats.)

Comment s’est passé la transition école-vie professionnelle?En 4e année j’ai demandé un stage dans une agence et ils m’ont proposé un poste à la place. J’ai hésité quelques jours, mais finalement tout le monde autour de moi était ok pour dire que c’était une très bonne opportunité (enfin, pas tous les profs). Ça s’est donc passé assez simplement, même si je n’étais pas vraiment préparée au monde du travail (en agence surtout). J’avais quand même commencé à bosser en parallèle de mes études, quand j’étais encore à l’école j’avais envoyé un petit portfolio d’illustrations à quelques magazines et j’ai pu faire mes premières commandes en étant encore étudiante. Je recommande vraiment ça à tous les étudiants qui ont envie de développer leur univers (et de se faire une peu d’argent de poche ! J’avais travaillé dans une pizzeria avant ça et c’était moins sympa !) ça m’a beaucoup appris d’avoir de vraies contraintes de temps, de formats, de moyens, avec un sujet réel. Et surtout grâce à ça, j’ai pu me trouver un agent rapidement et développer un réseau très tôt. Mes premières illustrations ont été publiées dans Têtu Magazine, que ma mère achetait fièrement à la maison de la presse de Montélimar.

J’ai aussi fait énormément de stages, que j’essayais de cibler par rapport à mon travail et à mes affinités graphiques. Jai fait (et je m’en suis rendue compte après) beaucoup de stages avec des femmes graphistes travaillant à leur compte (Ich & Kar, Sylvia Tournerie, Deanne Cheuk). J’avais besoin de modèles pour me projeter dans mon avenir professionnel, ça m’a beaucoup aidé.

http://leslie-david.com

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Rencontre avec Tom Henni


Vendredi dernier, Tom Henni donnait une conférence sur son travail à l’occasion du Printemps de la typographie, organisé par l’école Estienne. Cette année, le colloque traitait de l’ornementation. Si le travail de Tom est loin d’être baroque, c’est son goût pour la trame manuelle et son rapport avec l’abstraction qui l’a certainement envoyé ici. Il nous a parlé de sa fascination pour la forme, pour l’image. Mais aussi de son besoin de trouver un rythme, comme s’il dansait lorsqu’il dessine ; son rapport à l’ornement est lié à cette pratique. Me sentant proche de ce procédé graphique fortement porté par le dessin, je lui ai posé quelques questions.

L. O. : J’ai été touchée par ta façon de parler de ton travail. Tu as beaucoup insisté sur la notion de lenteur et de rythme que tu avais besoin de trouver pour bosser sur un projet. C’est quelque chose qui transparaît particulièrement dans ton projet pour le festival Spontanéous. La vision classique du graphiste veut qu’il soit en permanence en train de courir après les commandes, contraint à travailler dans l’urgence ; qu’en est-il en réalité pour toi ?

T. H. : En réalité, je cours moi aussi toujours après le temps. Mais je sais que c’est un idéal de travail. Il s’agit en fait de trouver ce temps, de l’aménager. Ce qui implique aussi des compressions à d’autres moments… Je me souviens d’une de mes premières charrettes, une quinzaine de fada avec des nuits blanches dans tous les sens. Au milieu, j’avais prévu un week-end au ski en famille. Le truc pouvait pas plus mal tomber, je croyais que ça allait me tuer physiquement, en fait ça m’a sauvé, j’ai re-attaqué avec zéro stress et l’énergie canalisée. Comme quoi dès fois prendre le temps de ne rien faire, ça permet d’être plus efficace après…

L. O. : J’ai longtemps considéré les études comme un cocon avant la confrontation avec un marché du travail très difficile. Y a-t-il eu un réel changement de rythme en sortant de l’école ?

T. H. : Du rythme très certainement, il s’agit en fait de trouver son rythme, tout le temps. J’ai commencé en collocation avec des amis, sortant aussi de l’école. On a pris un grand appartement à Lyon, qui était aussi notre atelier. Quand on est quatre, ça stimule et ça structure en même temps. La collocation a en fait été un enchaînement depuis la vie d’étudiant à celle d’indépendant… Ensuite on s’est tous mis en ménage dans nos couples respectifs. Très vite la question d’un atelier partagé s’est posée à nouveau ; le regroupement, ça offre un cadre de travail motivant et structurant.

L. O. : Après avoir fait un BTS communication visuelle à la Martinière, à Lyon, tu as fait ton DNAP aux Arts Déco en graphisme, et ton DNSEP en illustration. Le dessin est un outil que tu utilises souvent, dans ton travail de commande comme dans tes projets d’exposition (je n’ai pas trouvé d’images sur ton site, mais je pensais à l’exposition que tu nous as montré, avec des tasseaux de bois qui portaient tes dessins). Est-ce que c’était déjà le cas quand tu étais encore en section graphisme ?

T. H. : Oui en fait je n’ai pas fait de DNAP, il n’y en avait pas à l’époque. Je suis allé jusqu’au bout de la quatrième année et puis ça ne collait pas avec la pédagogie proposée. Dans l’impasse, j’ai tenté une petite pirouette et j’ai réussi à passer ma quatrième et cinquième année en un an en illustration. Ça été à la fois difficile et en même temps ça m’a fait un cursus qui ressemblait plus à mon profil, un peu sur-mesure… un peu casse-gueule aussi.

L. O. : J’aimerais que tu me parles de ton année en graphisme ; peut-être en comparaison avec ton BTS à la Martinière, puis à ton passage en atelier d’illu ?

 T. H. : Disons que je n’arrivais pas à comprendre le mode d’incitation au travail qu’il y avait en com graph, et je fréquentais plus de gens en illustration, qui étaient tous parfaitement détendus et productifs à la fois. Ça n’a pas tant été la question des cours, mais plutôt du mode d’échange proposé par les enseignants… Quelque chose de très difficile à mesurer sauf en le vivant… Je crois que beaucoup de personnes ont mal vécu ce stress dans l’option au fil des années. Il y a pas mal de gens qui n’arrivaient pas à trouver un cadre qui leur correspondait. Je pense à Marjanne Satrapi, Coline Sunier, par exemple, par ailleurs d’autres y ont sûrement bien réagi…

 L. O. : Ta façon d’appréhender la couleur, par aplats francs, et avec des jeux de superpositions, me fait penser que tu as dû fréquenter l’atelier de sérigraphie de l’école. Je pense notamment à ton très beau travail d’identité visuelle pour  la librairie Ouvrir L’œil. Est-ce que ça a été le cas ?  Quels sont les ateliers, ou peut être les cours, qui ont pu faire évoluer ta pratique durant tes études ici ?

 T. H. : Oui beaucoup. J’ai énormément appris de Bernard, le technicien, et des autres étudiants qui étaient à l’atelier de sérigraphie à l’époque. À Strasbourg, je crois que la modalité d’apprentissage est la suivante : les enseignants proposent un cadre et un regard, les techniciens détiennent les savoir-faire. L’étudiant doit joindre les deux avec ses envies et de la méthode. J’aimais aussi beaucoup les questions que posait Pierre di Sciullo, même si je paniquais pour y répondre, mais ça m’a beaucoup et longtemps travaillé. Il avait aussi fait un atelier qui s’appelait « couche par couche » avec Charles Kalt et Yann Owens (qui est maintenant au Havre et fait des trucs incroyables là-bas). Ce que la classe a fait pendant ce long workshop et cette question de l’image imprimée en couches continuent d’alimenter mes recherches aujourd’hui. Mais bien sûr l’école c’est aussi une génération de gens qui s’apportent mutuellement des choses et constituent par la suite un réseau professionnel. C’est très certainement ça le plus important, au final.

http://tomhenni.fr

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Portrait – Fanette Mellier


Ancienne étudiante de l’atelier communication graphique aux Arts décoratifs de Strasbourg, Fanette Mellier m’a parlé de son parcours.

À l’âge de 19 ans, elle intègre, après deux années de tronc commun aux Arts décoratifs, l’atelier de communication graphique. Lorsque Fanette Mellier évoque sa rencontre avec le graphisme, elle la qualifie de «coup de foudre». L’envie de faire du graphisme lui a paru aussi naturelle qu’évidente. En effet, le souvenir du premier contact avec cette discipline a été pour elle une sentation réelle de découverte d’un monde pasionnant, faisant le pont entre les mots et l’image. L’évidence de cette rencontre avec le graphisme a ainsi laissé la place à un cursus simple et sans embûches, encourageant Fanette Mellier à trouver sa voie rapidement. Elle se décrit comme une étudiante sérieuse et assidue, et ironiquement «un peu austère». Lorsqu’elle se remémore les cours au sein de l’atelier de communication graphique, nous pouvons penser à ceux que nous vivons aujourd’hui : à la manière d’un atelier, entre tours de table, discussions collectives et individuelles. Elle évoque à juste titre le chemin parcouru en termes de connaissances (et de reconnaissance !) par le graphisme entre son époque et la précédente : avant l’atelier se nommait même «Publicité».

Le graphisme imprègne toute sa vie, professionnelle et personnelle. Il s’agit pour elle d’une véritable «colonne vertébrale», un choix de vie. Et si cette discipline lui semble fondamentale, elle insiste aussi sur la chance inestimable qu’elle a eu d’intégrer l’atelier des Arts décoratifs de Strasbourg, dirigé par Philippe Delangle.

Lorsqu’elle parle de l’apprentissage du graphisme, Fanette Mellier souligne l’ébullition de la discipline dans l’enseignement et l’intérêt croissant qu’elle suscite pour les institutions et les chercheurs, entre autres. Selon elle, «il y a de plus en plus de bons graphistes !». Cependant, s’il existe à certains égards un «défaut» de l’enseignement, celui-ci proviendrait du pas que prend la théorie sur la pratique, qui selon elle apparaît comme un déséquilibre évident. En effet, la rédaction du mémoire occupe beaucoup de temps dans le parcours d’un étudiant, ce qui entraîne une impasse sur la mise en forme du projet graphique, alors que le métier de graphiste est avant tout un métier de plasticien. «Comprendre cela est essentiel : le graphisme se pratique. C’est en pratiquant qu’on devient bon.»

Durant sa dernière année, les étudiants n’avaient pas de mémoire à rédiger, mais devaient proposer trois projets : «écran», «édition» et «communication», à travailler en groupe. Selon elle, c’est ce qui lui a permis de travailler pour la première fois sur des projets d’ampleur : en construire les fondements, l’argumentation, puis les réaliser, les présenter, et les défendre ! Son projet de diplôme a été le point de départ de son parcours de création dans le graphisme : un manifeste autour de la question du lien entre technique et plasticité qui imprègne tout son parcours.

Après son diplôme, Pierre di Sciullio, qui était son professeur, lui a proposé de travailler à ses côtés, et Fanette Mellier s’installe à Paris en 2000 afin de débuter sa vie professionnelle.

Lorsqu’il faut donner un conseil aux futurs étudiants en graphisme, elle répond : «Je leur dirai une chose: soyez curieux, soyez impatients et soyez patients, pratiquez ! N’accordez pas d’importance à la visibilité et la reconnaissance qui ne sont pas un but en soi (et parfois un feu de paille), l’important est de labourer. Tous les graphistes d’exception dont je suis proche ont deux point communs: ils sont travailleurs et pensent librement. »

http://fanettemellier.com

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« Vous souhaitez une bibliographie peut-être ? »


Devant l'atelier de Frédéric Teschner, samedi 27 novembre 2014. crédit: Camille Aussibal

Devant l’atelier de Frédéric Teschner, samedi 27 novembre 2014. Photo : Camille Aussibal

Vendredi soir, le colloque Design graphique, les formes de l’histoire se clôture par des échanges entre les intervenants et le public:
« Vous souhaitez une bibliographie peut-être ? » répond Patricia Falguières déconcertée par la question qui vient d’être posée par une jeune enseignante d’histoire de l’art en arts appliqués. Aucun intervenant ne prend la parole, le malaise se fait sentir. Le débat se poursuit sur d’autres questions du public. En effet, il n’est pas évident de trouver une réponse précise à la manière dont doit être enseigné le design graphique aux étudiants aujourd’hui.
Cependant, fût-elle enseignante en « arts appliqués » ou en école supérieure d’art, la question que soulevait cette dernière, à savoir la manière d’enseigner l’histoire du graphisme avait son réel intérêt. En effet, très peu d’écoles supérieures d’arts proposent des cours théoriques sur les origines du graphisme, domaine qui relie également l’histoire de l’imprimerie, l’histoire du livre, et l’histoire de la typographie. Lorsqu’on se forme à devenir graphiste, il est pourtant essentiel de se forger une importante culture graphique. Il est nécessaire de connaître l’histoire de cette discipline au travers des époques.
Ce n’était apparemment ni le lieu, ni le moment pour ce genre de questions…

Samedi matin, Visite de l’atelier de Frédéric Teschner

Frédéric Teschner nous a ouvert les portes de son atelier à Montreuil, à deux pas du Palais des congrès où se déroulait la 30e édition du salon du Livre de jeunesse.
Il fallait d’abord passer une grille, puis une cour, puis une deuxième grille, emprunter ensuite un couloir pour enfin arriver à son studio.
Sur une table au milieu du studio était réunie une partie des projets dont il souhaitait nous parler.
Il nous a fait part de l’importance pour lui d’expliquer la fabrication, les rouages de son travail, afin de mieux cerner les intentions, les envies mais aussi les contraintes du graphiste.
« Est-ce qu’un magicien révèle ses tours de magie ? » clamait l’un des membres du public à un autre spectateur, curieux d’en apprendre plus sur les coulisses de ce métier, lors du colloque ayant eu lieu la veille.
Phillipe Millot expliquait alors son point de vue : Pour lui, les secrets de conception du travail d’un graphiste se traduisent par du temps et de la recherche pour qu’aux yeux du spectateur, la lecture d’une affiche par exemple se fasse simplement sans qu’il puisse s’imaginer toutes les étapes qu’il y eût en amont.
Dans l’intimité du studio de Frédéric Teschner, ce dernier nous a livré quelques astuces, expliqué ses processus de création, mais aussi les obstacles qu’il a rencontrés et rencontre encore. Il nous a parlé de workshops organisés avec des collégiens, se réjouissant des trouvailles qu’ils ont pu faire en explorant un domaine qu’ils ne connaissaient pas. Travailler avec des non-initiés au graphisme, leur faire découvrir (pour certains) des passions nouvelles est pour lui une fierté, une récompense.

Ces derniers jours nous ont fait réfléchir sur le rôle du graphiste. Frédéric Teschner nous a démontré que celui-ci doit pouvoir communiquer simplement au public, partager son savoir, ses aspirations, sans nécessairement se considérer comme un magicien, se plaçant au rang d’un élu de monarchie de droit divin, mais comme quelqu’un qui encourage autrui sans penser que lui livrer ses techniques serait seulement un « gain » de temps pour lui.

[edit] : l’auteure de ce post a été anonymisée

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Citizenfour


Comment mettre en scène ou raconter au cinéma des choses pour lesquelles on a peu ou pas d’images ? C’est le problème auquel le documentaire Citizenfour de Laura Poitras (visible au cinéma actuellement) a dû faire face.

Sans revenir dans les détails de l’affaire Snowden, (dont certaines des révélations font régulièrement encore les gros titres un an et demi après qu’elle ait éclaté), qui sont plus qu’intéressantes pour leur aspect politique, le film vaut également pour sa fabrication et sa narration.

Le film débute là où l’histoire de l’affaire Snowden commence : Laura Poitras qui est également la réalisatrice du documentaire est contactée de manière anonyme par une personne disant avoir des informations très sensibles à lui communiquer. Au moment où elle reçoit le message elle ne sait pas de qui il s’agit, ni exactement sur quoi vont porter ses révélations.
On n’est pas dans le cas de figure du journaliste partant en reportage en préparant son tournage en amont. Cette incertitude sur les événements qui arriveront se poursuivra tout au long des faits relatés dans le film. Mais comment raconter quelque chose dont on ne sait absolument pas la teneur ?

Edward Snowden et Glenn Greenwald dans une chambre d'hôtel à Hong-Kong

Edward Snowden et Glenn Greenwald dans une chambre d’hôtel à Hong Kong

Le matériau filmique peut ainsi se décomposer en 4 éléments :

— Les entretiens entre Glenn Greenwald (journaliste au Guardian) et Edward Snowden. Dans ces séquences, la tension est perceptible en permanence : Snowden sait de quoi les services pour lesquels il a travaillé sont capables pour pouvoir le retrouver. Les journalistes et Snowden savent qu’à partir du moment où le premier article sortira, leur temps sera compté avant qu’ils ne soient localisés et que démarches soient entreprises pour empêcher la divulgation d’autres informations.

— Des séquences de captures d’écran des messages entre Edward Snowden et ses interlocuteurs (le tout se déroulant dans un terminal d’ordinateur crypté, avec lecture du texte en voix off). Ces images sont les plus abstraites, mais en même temps, elles sont le plus proches du matériau réel des informations qui sont traitées par les services de renseignement. C’est à partir de cette matière première que les individus sont tracés et identifiés.

— Des prises de vues de différents lieux (principalement des vues de ville, notamment Hong Kong). Ces séquences mettent bien en relation la virtualité des faits évoqués : capture de métadonnées, écoutes à grande échelle, analyse d’informations en dehors de tout cadre légale ; avec le fourmillement d’une mégapole moderne, dont la majeure partie des interactions sont constituées par ces fameuses données.

— Quelques séquences filmées probablement après l’affaire Snowden, dont certaines mettent en scène William Binney qui avait déjà critiqué la politique d’écoute de l’administration américaine. Ce faisant, elle répond à une des craintes de Snowden d’apparaître comme une icône au détriment des multiples problèmes pointés par ses révélations. Il y a donc un avant Snowden, et on voit à la fin du film qu’il y aura sûrement un après.

Hey. Are you there ?

ES: Hey. Are you there ?

Ce film pose assez bien la question de la société dans laquelle nous souhaitons vivre. Et de quelle manière nous dépendons de nos outils numériques. À l’heure où tous nos logiciels, tous nos documents sont déportés dans les fameux clouds (je suis à l’heure où j’écris cet article, inscrit sur 5 clouds différents), qui ne sont surtout pas virtuels, quelle autonomie souhaitons nous avoir vis à vis de ces outils en ligne ?

Comme le dit très bien l’un des personnages du documentaire, le fait de savoir que des sociétés publiques et privées (Snowden travaillait pour un prestataire privé de la NSA), ont accès à nos données, engendre une certaine forme d’autocensure dans nos usages et nos documents. Ce qui d’un point de vue de la liberté d’expression et d’un certain idéal démocratique pose un vrai problème !

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