Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

Workshop “Lectures urbaines” avec Toan Vu-Huu


Dans l’espace urbain nous croisons, parfois inconsciemment, des lieux qui ont vu défiler à travers les époques divers événements. Certains ont fait l’histoire et selon leur importance, la ville leur consacre une statue, une plaque commémorative, une inscription au sol etc., dans le but d’en garder trace. (Extrait du texte de présentation de Toan Vu-Huu)

Les douze participants au workshop (étudiants de 2e année Communication et 3e année Didactique visuelle et Communication graphique) devaient travailler en groupe pour créer une installation typographique temporaire dans l’espace public à partir d’un lieu qu’ils associaient à une histoire importante, un micro-événement, une découverte ou un souvenir d’ordre social, politique ou poétique.

Workshop :  “Lectures urbaines”, appropriation typographique d’un lieu
Intervenant : Toan Vu-Huu
Dates : 29 mai — 1 juin 2012

 

Connais-tu le pays où fleurit le citronnier, de Cédric Boulanger et Elvire Volk Léonovitch

La statue de Goethe est une œuvre du sculpteur Berlinois Ernst Waegener. Un monument se trouvant place de l’Université, à Strasbourg. Une sculpture actuellement peu mise en avant.

L’idée était de faire revivre cette statue par la typographie. Des citations de Goethe ont été disséminées aux alentours. Ces phrases ont été disposées de manière à attirer le passant/spectateur vers le point central de l’œuvre. Du point de vue de Goethe, une citation apparaît dans l’espace “tout ce que j’ai publié n’est que des fragments d’une grande confession”. Une phrase représentative de l’auteur, le mettant en relief dans l’espace, le faisant ainsi revivre d’une manière symbolique.

Tout l’intérêt du projet n’est pas de retranscrire toutes les facettes de ce personnage historique, il s’agit plutôt d’un appel à la curiosité face cette statue qui s’efface dans l’espace urbain moderne.

 

L’amour dure 37 mètres, de Marie Ringenbach et Jérémie Boeglin

Les parapets grillagés du pont situé au niveau du numéro 35, quai des Bateliers, sont le support de nombreux cadenas accrochés par des couples : ce sont des cadenas d’amour. Ils comportent en général les initiales des deux amoureux, la date à laquelle le cadenas a été accroché, et éventuellement un petit message.

L’origine de cette pratique est assez floue : elle est apparue en Europe de l’Est dans les années 1980 et 1990, puis s’est propagée en Europe Occidentale dans les années 2000.

Par l’intermédiaire d’une installation in situ, notre projet est de revisiter le “pont des amoureux”. Nous souhaitons dévoiler la face cachée de l’amour, souligner l’envers pervers qu’implique une relation amoureuse. Les cadenas accrochés par les couples de passants sont initialement prévus pour sceller un amour, symboliser l’union d’un couple et l’harmonie de la vie à deux.

C’est cette assurance envers un engagement anodin qui nous poussent à agir dans le sens inverse : notre but est d’interpeller les passants sur la symbolique même du cadenas et le lien direct qui l’unit au mot “amour”. D’un point de vue plus sombre, le cadenas est synonyme d’enfermement, et d’enchaînement ; c’est exactement cette approche de l’amour qui nous intéresse. Lorsqu’ils scellent le grillage du pont à l’aide d’un cadenas, les amoureux s’engagent au meilleur, mais également au pire.

Cependant, montrer l’envers du décor permet peut-être d’apprécier d’autant plus les joies amoureuses…

 

Morse, de Corentin Bertho, Pierre Chevalier et Simon Jacquin

En 1938, le port d’Austerlitz est victime d’un incendie qui ravage la moitié des infrastructures

Par la suite, il sera réhabilité.
Aujourd’hui, un centre commercial y a pris place. Quelques bâtiments d’époque restent encore désaffectés. Mais ils seront bientôt détruits, faute de moyens pour les rénover.
Nous avions trouvé notre lieu d’intervention. Reprenant les codes du monde maritime, nous avons voulu faire resurgir l’espace d’un instant le passé historique de ce lieu, reproduire la sensation qu’il disparaît lentement.

 

Déclarations Urbainesde Elsa Varin, Marisol Godard et Léopoldine Charon

Durant notre déambulation dans la ville de Strasbourg, nous avons observé la saturation de l’espace par une multitude d’inscriptions vernaculaires, laissées par des gens désireux de laisser leur trace. Nous avons voulu mettre en valeur ces messages trop petits perdus dans l’espace en leur redonnant une ampleur et une puissance visuelles. Sorties de leur contexte et associées à d’autres déclarations, ces inscriptions reprennent tout leur sens

et deviennent incongrues.

31 affiches A1 sur papier de couleur
et 31 affichettes A4 sur papier recyclé
Impression laser noire

 

Culturez-moi, de Laure Cohen, Nicolas Bailleul et Paul Cabanes

Nous nous sommes lancés comme défi de partager publiquement un savoir privé, brut et spontané. Dans un premier temps, les participants étaient invités à envoyer des informations personnelles par le biais d’un message vocal ou SMS à notre équipe. Un interlocuteur, un numéro de téléphone, s’est révélé être un moyen de communication moins intimidant pour les participants à ce projet, qu’une confrontation directe. Dans un second temps ces messages ont été imprimés et collés sur les pavés devant l’Université de Strasbourg, haut-lieu de transmission de connaissances.

 

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Papiers raclés 2


Deux affiches de Renovigo

Papiers raclés, c’est un événement bisontin qui célèbre l’affiche, le rock et la sérigraphie. Organisé depuis deux ans par les ateliers de sérigraphie All over (Lyon) et Superseñor (Besançon) et l’association le Club de Gym (Besançon), il avait lieu cette année du 12 au 30 novembre.

Malheureusement, je suis arrivée à Besançon après la “bataille”… et quelle bataille ! Entre les concerts, les initiations à la sérigraphie, les conférences, les projections et les expositions de posters, tout était fait pour que pendant quinze jours le public bisontin soit immergé dans le Rock’n’roll, qu’il soit sonore ou visuel. Notons que Didier Maiffredy, président de l’association “les Arts du Rock” et Christan Gfeller de Re:Surgo! (ex Bongoût) et ancien élève de l’atelier communication graphique de l’ESADS étaient les invités d’honneur de l’événement.

Re:Surgo!, c’est le nouveau nom du studio berlinois Bongoût, un atelier de sérigraphie dirigé par Christan Gfeller et Anna Hellsgård. Le duo s’attache à imprimer des affiches et des éditions de manière artisanale en collaborant avec des graphistes et des illustrateurs. Parmi les affiches d’art, les fanzines et les éditions, on trouve dans le portfolio de Re:Surgo! des visuels pour des concerts qui s’inscrivent dans la tradition de l’affiche rock ; collages, typographies manuscrites, sujets provocateurs et couleurs hypnotisantes en sont les éléments caractéristiques. Pour en savoir plus sur l’histoire de la scène poster rock, vous pouvez consulter le nouveau livre de Didier Maiffredy : Rock Poster Art, paru aux éditions Eyrolles en novembre 2012.

Pour ma part, je n’ai pu assister qu’à l’exposition Papiers Raclés qui avait lieu à la Maison Internationale. Des affiches de concert imprimées par Bongoût côtoient des posters sérigraphiés réalisés par les étudiants de l’ISBA lors d’un workshop avec Christan Gfeller.

Des événements traitant d’une culture alternative comme Papiers Raclés 2 sont assez rares en province. Pourtant à Besançon, les événements culturels prolifèrent. On pourrait presque en être jaloux… Mais le mieux serait de prendre des billets de train et de profiter tout en soutenant les associations organisatrices.

Papiers raclés
Re:Surgo!

Atelier Superseñor

Atelier All over

Le Club de Gym

ISBA

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