RESPECT WWA
Le 16 février 2013 à Varsovie dans l’espace industriel du centre d’événements culturels de 1500 m2 a eu lieu l’inauguration de l’événement-exposition « RESPECT WWA » (littéralement «Respecte Varsovie»).
L’initiative revient aux jeunes artistes et designers de l’Académie de Beaux-Arts de Varsovie.
Pendant l’exposition nous avons pu voir 18 photos (2 x 2 m) et 41 affiches (1 m x 70 cm) en noir et blanc.
«Le prétexte pour cette exposition est notre ville – Varsovie. Nous voulons montrer les points de vues divers et subjectifs par une approche visuelle : les affiches et les photographies de jeunes Varsoviens», écrivent les organisateurs.
Sur les photos nous voyons les Varsoviens, la ville et la vie quotidienne dans la capitale de Pologne. Les photos présentent plusieurs thèmes et plusieurs styles de la photographie : street photo, reportage, création photographique, portrait, documentaire. J’ai été particulièrement attiré par la photo de Monika Seyfried qui représente deux personnes, anonymes, dont le visage est entièrement recouvert par leurs cheveux. Cette photo si simple mais différente des autres qu’on peut voir dans l’exposition, évoque plusieurs questions une sorte de fermeture des Varsoviens dans leurs milieux et par rapport aux non-Varsoviens. La photo montre aussi l’aspect anonyme des habitants des grands villes, et le style de mode très caractéristique pour des jeunes habitants de Varsovie.
Les affiches présentées à l’exposition dans leur ensemble montrent des approches diverses, même si on pouvait remarquer quelques visions et points des vue communs : l’architecture, les derniers événements sociaux, des images liées au blason de Varsovie (une sirène qui apparaît dans divers contextes.) Quelques affiches faites à la main (influence de la tradition de l’école de l’affiche polonaise, toujours vivante parmi certains designers).
Dans l’ensemble, les affiches avaient un style qui en France peut être considéré comme un peu trop classique et académique : calligraphie, contraste du noir et blanc qui font référence au primitivisme. Mais ces styles sont, selon moi, justifiés pour représenter les sentiments liés à Varsovie, capitale marquée par la deuxième guerre mondiale et le communisme où la couleur grise de l’architecture et l’espace urbain sobre sont presque omniprésents.
Personnellement j’ai beaucoup apprécié l’affiche conçue par Beata Pofelska, qui montre un arbre avec l’inscription « 1923-2013 Drzewo/Ogró Krasińskich », « 1923-2013 l’arbre/le parc de Krasinski ». Cette affiche renvoie au contexte du scandale avec la mairie de Varsovie qui restaure le parc en coupant les vieux arbres plantés en1923, ce qui a provoqué une vague de manifestations des habitants.
L’identité visuelle créée par Mateusz Machalski est basée sur le caractère Woodie Regular. En noir et blanc, avec des lignes diagonales répétitives et un effet linogravure ; l’identité, très contrastée et sobre est – selon moi – graphiquement assez intéressante.
Une seule remarque aux organisateurs : l’organisation et la présentation de l’exposition restaient assez classiques et non innovants, probablement à cause du coût.
Il est peut-être aussi important de dire un mot sur la formule d’évènement, le vernissage a eu lieu dans un de clubs populaires de Varsovie, ce qui permet de montrer l’exposition a un grand public (environ 800 personnes).
Plus des photos sur www.janmichalowski.tumblr.com
Le site de Monika Seyfried
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