L’exposition de Daniel Eatock à la Chaufferie
Nous avons été onze étudiants de quatrième année en communication graphique à dialoguer à l’aide d’un anglais approximatif avec l’artiste Daniel Eatock, via Skype ou par mail, pendant plusieurs vendredis matins, et ce depuis le mois d’octobre 2012. Ces conversations étaient le point de départ de l’exposition qui a suivi : elle s’est déroulée du 17 mai au 6 juin 2013 à la Chaufferie, une des galeries de notre école.
« Une exposition individuelle de groupe » : tel est le sous-titre de cette exposition, qui peut paraître un peu étrange de prime abord mais qui s’explique simplement. En effet, la rétrospective de Daniel Eatock présentait bien ses productions, comme une monographie classique ; cependant le concept scénographique et la communication visuelle étaient conçus par les étudiants eux-mêmes, qui réexploitaient et réinventaient les œuvres de l’artiste à leur manière. Soumis à de nouvelles responsabilités que nous n’avions jamais eu pour la plupart, nous avons dû gérer le budget du matériel requis, les impressions, l’installation dans l’espace ou encore la diffusion de l’information, grandement aidés par Nicolas Schneider, Antoine Lejolivet et Jérôme Saint-Loubert Bié.
Le lundi avant le vernissage de l’exposition, chaque étudiant avait a priori une tâche bien définie pour la semaine, qui était en quelque sorte une forme de workshop “montage d’exposition” dirigé sur place par l’artiste anglais lui-même. Je précise a priori car parfois, l’idée de départ se modifiait au fil des jours, Daniel Eatock aimant remettre en question chaque concept et chaque installation.
Marisol Godard photographiait une fois toutes les cinq minutes l’activité de la Chaufferie pour son carrousel. Elle organisait aussi le happening durant lequel soixante personnes dessinaient une portion d’un cercle géant pendant une minute. Léopoldine Charon mettait en page un livre qui ne se dévoilerait jamais au grand public. Louison Coulom enregistrait les légendes des œuvres en franglais. Alban Leven collait avec son pouce des images de pouces au mur. Miklòs Fenrecz fixait des présentoirs de cartes postales représentant des cartes postales. Caroline Bluche scotchait des post-it géants un peu partout dans l’école. Pedro Seromenho installait des pancartes « interdit de fumer » alors que tout le monde fumait des cigarettes dans la cour. Margot Cannizzo faisait des acrobaties sur un escabeau géant pour mettre en place une mosaïque d’un arbre à échelle 1:1. Florian Veltman projetait au mur des images de coin de mur. Charlotte Parisse et Elsa Varin sérigraphiaient la typographie sur les affiches de l’exposition. Daniel Eatock faisait des suggestions à chacun afin de faire évoluer l’installation de l’exposition et leur propre réflexion sur leur mise en scène.
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