Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

“Matisse à l’affiche” à la galerie des Ponchettes de Nice


Pour fêter le cinquantième anniversaire du musée Matisse, Nice organise Un été pour Matisse : 8 expositions autour du peintre dans différents lieux culturels de la ville.

L’une de ces expositions, Matisse à l’affiche, a plus particulièrement attiré mon attention puisqu’elle ne présente que des affiches. D’ailleurs les recherches pour cette exposition ont été entre autre menées par Étienne Hervy, l’actuel directeur du Festival de l’affiche de Chaumont.

Cette exposition, installée dans la galerie des Ponchettes qui avait été créée en 1950 par Pierre Bonnard et Henry Matisse lui-même, débute en nous présentant des affiches conçues par l’artiste ; ces travaux s’avèrent être de nature assez différente puisque certaines œuvres sont des créations originales, et d’autres des réutilisations de ses peintures préexistantes. Matisse dirigeait avec beaucoup d’exigence la reproduction en lithographie (toujours exécutée par les ateliers Mourlot) allant parfois jusqu’à utiliser 13 couleurs différentes (!!!) pour refléter au mieux les nuances de l’œuvre originale comme pour Nice, Travail et Joie datant de 1949. Cependant dans toute sa carrière le nombre d’affiches dont la conception entière (image et texte) peut lui être attribuée se restreint à 6 (dont l’affiche Nice, Travail et Joie) ! À ce propos, le travail typographique de l’affiche pour la Maison de la Pensée Française est assez intéressant : les lettres y sont composées avec de la gouache découpée.

 

La deuxième partie de l’exposition présente quant à elle 4 posters pour des expositions de Matisse qui ont été réalisés après sa mort par d’autres graphistes. Ces œuvres de Walter Diethelm, Philippe Apeloig, Benno Wissing et d’un graphiste inconnu, très différentes, expriment chacune à leur façon leur vision et leur interprétation de l’œuvre de l’artiste, et libèrent ainsi l’expression graphique autour de celle-ci.

 

Enfin, l’exposition se conclut sur une petite sélection de 3 affiches (seulement…) qui ont été influencées par l’œuvre ou certains travaux de Matisse, attestant de l’héritage de l’artiste dans la création graphique.

L’affiche Bally de Bernard Villemot reprend la posture des jambes des Nus bleus de Matisse, celle de Niklaus Troxler pour un festival de Jazz reprend l’expressivité des gouaches découpées de couleur bleu du peintre, et l’affiche de M/M pour le Théâtre de Lorient réinterprète (mais visiblement de manière assez tirée par les cheveux) un détail du tableau La Desserte, harmonie rouge, de 1908.

 

Du 21 juin au 23 septembre 2013

Galerie des Ponchettes – Nice

77, quai des États-Unis

06300 Nice

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El millor disseny de l’any


C’est dans le cadre du festival barcelonais Fadfest “festival of all designs” célébrant la créativité dans tous les domaines du design catalan et voulant mieux le faire connaître de la population, que se déroule cette exposition “El millor disseny de l’any”. Comme son nom l’indique, l’exposition rassemble la sélection des meilleurs travaux de l’année dans tous les domaines du design (architecture, design d’espace, d’objet, mode, design graphique…) ; c’est à dire tous ceux qui ont été nominés pour recevoir les Laus, prix décernés par l’association des designers graphiques et des directeurs artistiques du FAD (Foment de les Arts Decoratives).

L’exposition prend place dans un tout nouveau lieu : le DHUB (Disseny Hub Barcelona), qui regroupera les collections du Museu des les Arts Decoratives, du Museu de Ceràmica, du Museu Téxtil d’Indumentària et du Gabinet de les Arts Gràfiques. Ce nouveau musée du Design de Barcelone, imaginé par MBM architects, comprend deux parties : la première souterraine et la seconde au dessus du niveau du sol. Bien qu’inauguré à l’occasion du début du FadFest, en juin dernier, il n’ouvrira officiellement ses portes qu’au printemps 2014.

edifici_dhub

L’exposition se dresse dans le hall du musée, encore étrangement vide de collections et de visiteurs. On a l’impression que les travaux sont présentés comme ils ont été montrés au jury. Simplement posés ou affichés sur des comptoirs de bois, ils appellent le visiteur à s’y intéresser, à fouiller dans les planches, les différents supports, à feuilleter, appréhender les projets sous tous les angles (malgré la présence de cartels interdisant de toucher). Dans les catégories du graphisme, sur lesquelles je me suis plus attardée, j’ai donc pu découvrir une belle sélection de projets de qualité.

Un des projets m’a particulièrement intéressée. Il s’agit de l’identité de l’EINA (Ventre Universitari de Disseny i Art de Barcelona), réalisée par le studio Barcelonais Clase BCN. La nouvelle identité de cette école d’art et de design se base sur les quatre lettres EINA qui viennent encadrer les différents éléments de communication, recréant par la même occasion l’image de “la page blanche” qui sera remplie par les designers chargés des différents supports de communication. Clase BCN a voulu créer ainsi une identité flexible, ouverte, s’adaptant à toutes les formes de communication, et pouvant d’ailleurs accueillir les travaux des étudiants eux même. C’est une identité tournée vers l’avenir, qui s’enrichira avec chaque contribution des designers qui y prendront part. Cette identité, très complète, se décline sur de nombreux supports (catalogue d’exposition, affiches, logo, guide de l’étudiant, site internet, formulaires…) et a d’ailleurs reçu des prix dans plusieurs catégories.

Bien entendu, un bon nombre d’autres travaux intéressants étaient présentés, voici quelques sites des studios sélectionnés.

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Fête des imprimeurs à Strasbourg


P1180888Le 23 juin a eu lieu la première édition depuis 1840 de la Fête des imprimeurs à Strasbourg. C’est sur la place Gutenberg, un lieu qui n’a pas été choisi par hasard puisqu’il honore l’inventeur de l’imprimerie typographique (1434) ayant résidé à Strasbourg, qu’ont été dressés quelques chapiteaux de foire honorant les disciplines et les techniques de l’imprimerie. Du dessin typographique à la fabrication de papier, en passant par la sérigraphie et les caractères en bois, sans oublier l’impression numérique et le fameux lithobus (atelier itinérant muni d’une presse), tout un panel de petits stands permettaient à la foule de découvrir des techniques qui lui étaient jusqu’alors méconnues. Divers ateliers artisanaux encadrés par des professionnels étaient proposés afin d’initier et divertir des spectateurs de tous les âges pour qui l’imprimerie était jusqu’alors un mystère. Un rendez-vous populaire donc, qui ne présentait pas les techniques en profondeur à moins d’oser questionner les artisans passionnés et très ouverts, mais qui célébrait timidement l’imprimerie dans un de ses berceaux : la ville de Strasbourg.

 

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“fALSEfAKES” au Centre de la photographie de Genève


La quatrième édition de la triennale des cinquante jours pour la photographie à Genève (50 JPG) se tient du 5 juin au 28 juillet 2013. Le Centre de la photographie de Genève propose cette année une trentaine d’expositions sur le thème de la photographie documentaire, dispersées dans toute la ville.


La plus importante d’entre elles, située au sein du Centre de la photographie à côté du MAMCO (Musée d’art moderne et contemporain), s’intitule fALSEfAKES – vraifauxsemblants. Un titre paradoxal qui nous dévoile le sujet de l’exposition : le vrai, le faux, le mensonge, la véracité, l’illusion, la réalité ; autant de termes qui semblent s’opposer et pourtant se côtoient dans cette exposition valorisant ce que l’on appelle le “style documentaire”. En effet, on parle ici de “style”, car si bien des photographies exposées semblent correspondre aux caractéristiques de la photographie documentaire, elles empruntent surtout ses codes visuels et se mélangent aux vrais clichés documentaires, perdant partiellement le spectateur entre images authentiques et simulacres. Un guide conçu par le studio genevois B.ü.L.b grafix, difficile à manipuler mais néanmoins très complet, permet malgré tout de distinguer le vrai du faux et d’éclaircir le mystère des images grâce à des légendes détaillées.

La question soulevée par cette exposition n’est pas tant de savoir ce qui est vrai ou faux ; il s’agit plutôt de répondre à “que nous dévoile le mensonge ?”. Dans notre société actuelle où l’image peut être si aisément manipulée, autant par l’État que par les médias ou les artistes, fALSEfAKES montre qu’une image fausse peut aussi révéler le Vrai.

 

Du 5 juin au 28 juillet 2013
Centre de la photographie – genève
28, rue des Bains
CH – 1205 Genève

Les 50 JPG

 

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Les seuils de Haegue Yang et OK-RM à Strasbourg


Des murs d’affiches, assez insolites, marquent les seuils des deux parties de l’exposition Équivoques de Haegue Yang à l’Aubette 1928 et au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, dont la conception a été assurée par le studio de graphisme OK-RM (Oliver Knight et Rory McGrath), basé à Londres, et qui signe également le catalogue, autre « seuil » permettant d’accéder au travail particulièrement investi graphiquement de cette artiste coréenne née en 1971 et résidant à Berlin et Séoul. Les graphistes ont également collaboré avec elle pour la conception du papier peint de la salle introductive de la partie de l’exposition présentée au musée.

Entrée de l'exposition de Haegue Yang au Musée d'art moderne et contemporain. Design : OK-RM.

Entrée de l’exposition de Haegue Yang au Musée d’art moderne et contemporain. Design : OK-RM.

Entrée de l'exposition de Haegue Yang à l'Aubette. Design : OK-RM.

Entrée de l’exposition de Haegue Yang à l’Aubette. Design : OK-RM.

Haegue Yang, Équivoques
Aubette 1928 et Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg
du 8 juin au 15 septembre 2013

Catalogue publié par les Musées de Strasbourg, collectif, 2013, 34 x 18 cm, 256 pages

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