06/04/2013 |
Par Léopoldine Charon
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Le 7 février dernier, Alexandre Laumonier, graphiste et éditeur Bruxellois, nous a rendu visite à l’auditorium de la HEAR pour une conférence pendant laquelle il nous a présenté son travail en tant que fondateur des éditions Zones sensibles.
Zones sensibles est une toute jeune maison d’édition, son premier livre ayant vu le jour il y a tout juste deux ans, en février 2011. Elle est spécialisée dans les sciences de l’homme, c’est-à-dire, comme il est écrit sur son site : “un vaste domaine se rapportant à l’humain dans ses divers modes d’existence (sociale, artistique, politique, culturelle vs naturelle, etc.)”. Faire lire de l’anthropologie à des gens qui ne connaissent pas l’anthropologie, voilà un peu son mot d’ordre. Zones sensibles est diffusée et distribuée par les Belles Lettres, même diffuseur que B42 notamment. Cela semble être, d’ailleurs, une vraie fierté pour Alexandre Laumonier de travailler avec eux, car comme il le dit : “ce sont des gens qui savent lire”, et avec qui le “texte prime sur l’emballage”. Alexandre Laumonier est autodidacte dans sa pratique du graphisme et de l’édition. Il a grandi avec les premiers Macintosh et a appris en “bidouillant” dessus. Il fait même un petit clin d’œil à Steve Jobs, en reprenant pour ses livres le concept du créateur des mac selon lequel “l’intérieur des ordinateurs doit être propre”.
Dans la production de ses livres pour Zones sensibles, Alexandre Laumonier s’impose une contrainte, celle de garder toujours la même chaîne de production ; autrement dit, avoir toujours le même brocheur, le même sérigraphe, le même imprimeur… Cela lui permet d’avoir une totale confiance en eux, de pouvoir exécuter les bons réglages et de contrôler entièrement la chaîne de fabrication.
Après cette présentation un peu générale de son travail, Alexandre Laumonier nous parle plus particulièrement de quelques livres :
Tim Ingold, Une brève histoire des lignes
Il s’agit d’une histoire anthropologique des lignes. Véritable best-seller des éditions Zones sensibles, il en est déjà à sa quatrième édition, et a servi de modèle à une exposition au centre Pompidou de Metz. Sur la couverture on peut voir des lignes en pointillés en défonce reproduisant un schéma de Darwin.
Adrian Johns, La mort d’un pirate
La mort d’un pirate est un livre historique sur les radios pirates anglaises des années 1960. La couverture reprend donc la figure du vinyl, par un vernis UV autour d’un Pantone jaune qui fait l’étiquette centrale du vinyl où apparaissent le titre et le logo de Pirate Bay.
Edwin Abbot, Flatland (1894)
Flatland est une sorte de monde allégorique en deux dimensions où vivent des formes géométriques, qui plus elles ont de côtés, plus elles sont haut placées dans la société, jusqu’à arriver à la forme parfaite, le cercle, qui représente les prêtres. Mais un jour, toutes les croyances de ce monde sont chamboulées lorsqu’ils reçoivent la visite d’une sphère, en volume. D’où cette belle couverture où les lettres composant le titre sont découpées et peuvent se relever, entrant dans la troisième dimension.
Actuellement Alexandre Laumonier travaille sur la réédition du Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, ouvrage qui préfigure l’Encyclopédie et publié pour la première fois en 1697.
Zones sensibles