Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

Semaine Hors-limites 2013


Du 11 au 15 février 2013, prenait place sur les sites des Arts Décoratifs et du Conservatoire à Strasbourg et sur le site du Quai à Mulhouse, la semaine Hors-limites. C’est une semaine complète de workshops. Cet évènement, attendu chaque année par les élèves, rompt avec les habitudes et vient perturber le fonctionnement des classes. C’est l’occasion pour les étudiants de s’initier à d’autres techniques et de travailler avec d’autres élèves et professeurs que ceux de leurs ateliers. C’est aussi l’occasion d’occuper différents espaces et surtout l’opportunité de mener à bien un projet en une semaine. Hors-limites est un temps de création au sein des trois écoles qui constituent la HEAR. Cette année, l’évènement a été cloturé par un défilé organisé par les étudiants du workshop “Messages prêts-à- porter”.

Cinéma et illustration Photo de Quentin Chastagnaret

Cinéma et illustration
Photo de Quentin Chastagnaret

Bestiaire Photo de Quentin Chastagnaret

Bestiaire
Photo de Quentin Chastagnaret

Médiation culturelle par le jeu dans un espace public Photo de Marisol Godard Lopera

Médiation culturelle par le jeu dans un espace public
Photo de Marisol Godard Lopera

4x1, du multiple à l'original Photo de Lucille Killmayer

4×1, du multiple à l’original
Photo de Lucille Killmayer

Images et musiques improvisées Photo de Tony Trichanh

Images et musiques improvisées
Photo de Tony Trichanh

4x1, du multiple à l'original Photo de Alain Kaiser

4×1, du multiple à l’original
Photo de Alain Kaiser

Someone to love Photo de Alban Leven

Someone to love
Photo de Alban Leven

Someone to love Photo de Alban Leven

Someone to love
Photo de Alban Leven

Moule unique - Pièce unique Photo de Aglae Rochette

Moule unique – Pièce unique
Photo de Aglae Rochette

Message prêt-à-porter Photo de Aglae Rochette

Messages prêts-à-porter
Photo de Aglae Rochette

Message prêt-à-porter Photo de Aglae Rochette

Messages prêts à porter
Photo de Aglae Rochette

Dessin à cuire Photo de Aglae Rochette

Dessin à cuire
Photo de Aglae Rochette

Bestiaire Photo de Aglae Rochette

Bestiaire
Photo de Aglae Rochette

 

eLivre, brûler les doigts Photo de Agathe Kervadec

eLivre, brûler les doigts
Photo de Agathe Kervadec

eLivre, brûler les doigts Photo de Lucille KillmayereLivre, brûler les doigts
Photo de Lucille Killmayer

Catégorie: Laboratoire, Workshops | Laisser un commentaire


Conférence d’Alexandre Laumonier


Le 7 février dernier, Alexandre Laumonier, graphiste et éditeur Bruxellois, nous a rendu visite à l’auditorium de la HEAR pour une conférence pendant laquelle il nous a présenté son travail en tant que fondateur des éditions Zones sensibles.

Zones sensibles est une toute jeune maison d’édition, son premier livre ayant vu le jour il y a tout juste deux ans, en février 2011. Elle est spécialisée dans les sciences de l’homme, c’est-à-dire, comme il est écrit sur son site : “un vaste domaine se rapportant à l’humain dans ses divers modes d’existence (sociale, artistique, politique, culturelle vs naturelle, etc.)”. Faire lire de l’anthropologie à des gens qui ne connaissent pas l’anthropologie, voilà un peu son mot d’ordre. Zones sensibles est diffusée et distribuée par les Belles Lettres, même diffuseur que B42 notamment. Cela semble être, d’ailleurs, une vraie fierté pour Alexandre Laumonier de travailler avec eux, car comme il le dit : “ce sont des gens qui savent lire”, et avec qui le “texte prime sur l’emballage”. Alexandre Laumonier est autodidacte dans sa pratique du graphisme et de l’édition. Il a grandi avec les premiers Macintosh et a appris en “bidouillant” dessus. Il fait même un petit clin d’œil à Steve Jobs, en reprenant pour ses livres le concept du créateur des mac selon lequel “l’intérieur des ordinateurs doit être propre”.

Dans la production de ses livres pour Zones sensibles, Alexandre Laumonier s’impose une contrainte, celle de garder toujours la même chaîne de production ; autrement dit, avoir toujours le même brocheur, le même sérigraphe, le même imprimeur… Cela lui permet d’avoir une totale confiance en eux, de pouvoir exécuter les bons réglages et de contrôler entièrement la chaîne de fabrication.

Après cette présentation un peu générale de son travail, Alexandre Laumonier nous parle plus particulièrement de quelques livres :

Tim Ingold, Une brève histoire des lignes

Il s’agit d’une histoire anthropologique des lignes. Véritable best-seller des éditions Zones sensibles, il en est déjà à sa quatrième édition, et a servi de modèle à une exposition au centre Pompidou de Metz. Sur la couverture on peut voir des lignes en pointillés en défonce reproduisant un schéma de Darwin.

Ingold1

Adrian Johns, La mort d’un pirate

La mort d’un pirate est un livre historique sur les radios pirates anglaises des années 1960. La couverture reprend donc la figure du vinyl, par un vernis UV autour d’un Pantone jaune qui fait l’étiquette centrale du vinyl où apparaissent le titre et le logo de Pirate Bay.

AJ2-big

Edwin Abbot, Flatland (1894)

Flatland est une sorte de monde allégorique en deux dimensions où vivent des formes géométriques, qui plus elles ont de côtés, plus elles sont haut placées dans la société, jusqu’à arriver à la forme parfaite, le cercle, qui représente les prêtres. Mais un jour, toutes les croyances de ce monde sont chamboulées lorsqu’ils reçoivent la visite d’une sphère, en volume. D’où cette belle couverture où les lettres composant le titre sont découpées et peuvent se relever, entrant dans la troisième dimension.

Flatland_Back

Actuellement Alexandre Laumonier travaille sur la réédition du Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, ouvrage qui préfigure l’Encyclopédie et publié pour la première fois en 1697.

Bayle-Sample

Zones sensibles

Catégorie: Observatoire | Laisser un commentaire


Volumevisuel.fr/Collections


Volume visuel (Cyril Cohen / Jean-Christophe Carius) vient d’ajouter à sa section “Ex abrupto” deux nouvelles “curations iconographiques” dont les sujets de collecte visuelle sont « Autodafé” et “Barricades”. Et vous pouvez toujours visiter l’autre grande collection, “Corps politiques

Bonne lecture.

Catégorie: Observatoire | Laisser un commentaire


“Ôter au lieu d’ajouter” conseille Munari dans son livre L’art du Design


1334521-gf

Nous connaissons tous les livres pour enfants de Bruno Munari ; il en a créé une trentaine tous aussi astucieux et étonnants les uns que les autres, explorant formes géométriques, matières et couleurs vives. Il fut non seulement illustrateur mais peintre, sculpteur, dessinateur, cinéaste et designer. Il fut également poète et enseignant. Par contre, nombreux sont ceux qui ignorent qu’il a écrit des textes théoriques et je fais partie de ces gens… Les éditions Pyramyd viennent de publier pour la première fois en français L’Art du design dans une nouvelle collection “T” où figurent pour l’instant deux autres titres : L’Intelligence des affiches de Pierre Fresnault-Deruelle et Le langage des objets de Deyan Sudjic. (À noter qu’il a été publié en anglais pour la première fois en 1971 par Penguin Books qui le réédite depuis comme un classique moderne). Dans son ouvrage Bruno Munari présente sous forme de textes courts souvent accompagnés de dessins (visages, chaises, formes de lettres et schémas de ses “machines inutiles”), les divers aspects du design : design visuel, design industriel, design graphique également celui de la recherche. À l’origine ces textes sont des articles rédigés à la demande du quotidien Il Giorno auquel sont venus s’adjoindre quelques textes supplémentaires. 
Évidemment certains articles datent un peu et passent mal le cap des années, notamment lorsqu’il déclare :

“Comment se fait-il que notre époque génère des œuvres d’art de ce type ? Un tableau monochrome comme une porte. Une boîte en plastique transparent remplie de dentiers usagés. Un merle dans une boîte, signée par l’auteur, 10 boîtes de 500 grammes. Une poignée de vitrine vernie en blanc. Un paquet en toile avec 100 000 liens de cordes différentes. Une machine qui conçoit des griffonnages. Une peinture faite en renversant des couleurs au hasard. Une carte postale d’Inverigo de 3 mètres sur 2. Un tube de dentifrice de 12 mètres de haut. L’agrandissement d’une case de bande dessinée. Cela ne serait-il pas, par hasard, le reflet de notre société, où les incompétents ont des postes à responsabilités, où l’escroquerie est normale, où l’hypocrisie se troque contre le respect de l’opinion d’autrui, où les rapports humains sont faux, où la corruption est de mise, où les scandales sont étouffés, où s’édictent mille lois sans qu’aucune ne soit respectée ?”

Mais son attitude, ses prises de conscience et ses remarques font de lui ce que nous pourrions appeler aujourd’hui un “designer critique”. C’est en cela que cet ouvrage reste intéressant. On tombe également sous le charme de son écriture quand il énonce page après page des arguments pleins de bon sens et qui ne sont pas dénués d’humanisme. 
Dès les années 1960 Bruno Munari est convaincu que le design est devenu l’art visuel le plus important de son époque. Mais faisons un petit retour en arrière : il a commencé comme artiste ayant rejoint les Futuristes à la fin des années 1920 (dont il se sépare dans les années 1930). En 1947, il réalise Concavo-convesso (concave-convexe), l’une des premières installations de l’histoire de l’art, dans laquelle le spectateur est invité à partager une expérience multi-sensorielle. En 1948, il fonde à Milan avec Atanasio Soldati, Gillo Dorfles et Gianni Monnet le MAC (Movimento Arte Concreta : Mouvement Art Concret) dans le but de promouvoir un art non-figuratif de type “abstraction géométrique”. C’est à cette époque qu’il expérimente les formes géométriques, triangle, cercle, carré, tout en travaillant en parallèle pour des revues ou des studios de design, d’arts graphiques afin de subvenir à ses besoins ; il devient alors également designer ce qui lui donne toute légitimité pour aborder et commenter les relations entre art et design. Dans ce livre, L’art du design, il détruit le mythe de l’artiste vedette et lui substitue le personnage du designer qui “rétablit le contact autrefois perdu, entre art et public entre art vivant et public vivant” ; “l’artiste doit impérativement descendre de son piédestal et daigner concevoir l’enseigne du boucher (s’il en est capable)” dit-il. Il définit le design et le métier de designer et affirme qu’il y a plus de différence entre “arts purs et arts d’appliqués” que le designer doit être “au courant des techniques actuelles, des matériaux et des méthodes de travail et, sans brider son sens esthétique inné, répondre avec humilité et savoir-faire aux demandes de la société”. Il se livre à de féroces critiques sur son époque qu’il juge trop rigide et trop complexe ; prônant simplicité et équilibre il utilise des formes en mouvement, en transformation faisant référence à l’esthétique asiatique. Munari s’oppose à toute forme d’excès. “Ôter au lieu d’ajouter” conseille-t-il et dans l’un de ses textes il donne des conseils à ses lecteurs sur les couteaux, fourchettes et cuillères pour des jeunes mariés sur le point de s’équiper pour leur ménage. Il détaille sur trois pages tous les ustensiles indispensables (notamment toute une kyrielle de couteaux) avant de suggérer… des baguettes ! Et il conclut : “Des millions de personnes les utilisent depuis des milliers d’années. Nous non. Bien trop simples”. Dans l’ensemble de ses textes il se sert très souvent de la nature comme référence ; ainsi dans un texte “L’orange, les petits pois et la rose”, plutôt en fin d’ouvrage, il décrit ces productions de la nature comme des produits industriels “presque parfaits” ; poursuivant la même logique il en conclut paradoxalement que la rose est “un objet donc absolument inutile pour l’Homme. Un objet à regarder uniquement, parfois à humer […] un objet non justifié, un objet qui invite le travailleur à des pensées futiles. Un objet immoral, même”. Raisonnement imparable avec une conclusion absurde qui reflète assez bien la malice de l’auteur… 
Un livre à découvrir pour la pertinence et la fraîcheur de ses idées !
 Toutefois l’édition française des éditions Pyramyd n’est pas exempte de reproches : n’y figurent aucune préface, ni aucune trace de la date de première publication (éléments bien nécessaires pour ce type d’ouvrage historique). Les passages “délicats” commentant l’art contemporain mériteraient également, pour le moins, quelques éclaircissements de la part de l’éditeur… C’est d’autant plus regrettable que cette collection “T” se veut pour “ambition la diffusion à un large public de textes majeurs du graphisme et d’essais contemporains”. Bruno Munari, L’art du Design, éditions Pyramyd Traduit de l’italien par Audrey Favre (Titre original : Arte come mestiere, 1966)

Catégorie: Notes de lecture, Observatoire | Laisser un commentaire


Workshop édition “Autour de Munari”


Du 7 au 8 février 2013, nous étions une dizaine d’étudiants de différentes sections à participer au workshop “Autour de Munari”, organisé par Ju-Young Kim à l’atelier livre de la HEAR. Nous avons rencontré et travaillé avec Christophe Daviet-Thery, éditeur, galeriste et collectionneur parisien.

Suite à la présentation de ses projets, de sa philosophie, de sa vision sur l’édition et le livre d’artiste, nous avons débuté une réflexion sur l’affiche de Bruno Munari Seeking comfort in a uncomfortable chair. Chacun, selon ses ressentis et ses questionnements, a élaboré un projet aujourd’hui en cours de réalisation, qui serait une réponse, un dialogue à cette série de photographies. Le mode de lecture du livre, son rapport à l’espace, sa lisibilité sont autant d’axes qui ont surgi de nos recherches et de nos échanges avec l’éditeur engendrant l’élaboration de projets très divers allant de la BD à l’installation sonore, de la performance à une édition à déployer.

 

Nous travaillons actuellement avec Ju-Young Kim à la réalisation de nos projets afin de soumettre à Christophe nos interprétations, nos réponses, dans l’optique d’une exposition.

à suivre…

Catégorie: Laboratoire, Workshops | Laisser un commentaire