Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

“Faire mouche”, en bref


Le jeudi 30 janvier, entre 18h et 20h, s’est tenue l’exposition “Faire mouche”, qui présentait des projets réalisés par des étudiants des ateliers Livre et Communication graphique à l’occasion de la venue de Gilles Froger.

Un moment bref mais intense, pendant lequel le contenu du catalogue ainsi que des photographies des productions ont été diffusés sur la plateforme Twitter ; tandis que la version papier, elle, est un petit ouvrage (45 x 65 mm) obtenu par simple façonnage de l’affiche de l’événement. La scénographie, très épurée, était faite d’un support anormalement haut, permettant une consultation très directe des publications. De plus, des vidéos projetées sur les murs en montraient la manipulation, afin d’en saisir le sens le plus rapidement possible. Le buffet, enfin, servi directement sur la table d’exposition, se composait de petites doses d’alcool fort et de barres énergétiques. “L’art auquel il est fait appel est un art de la concision : il s’agit d’exprimer avec la plus grande économie de mots possible le contenu le plus puissant” ; telle aura été la consigne, jusqu’au bout.

 

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Metamatic Reloaded


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À Bâle, au Museum Tinguely, est présentée jusqu’au 26 janvier 2014 l’exposition “Metamatic Reloaded”. Cette exposition est le résultat d’un appel à projet international lancé par la Dutch Metamatic Research Initiative (MRI) en 2009. Ce groupe de recherche est passionné par les œuvres de Jean Tinguely et plus largement par la question du statut d’auteur dans la production artistique. Les œuvres où l’artiste laisse un rôle important à une tierce personne ou même au hasard, dans le processus de création, les interpellent particulièrement. Dans le cadre de cette exposition les artistes étaient invités à répondre, à faire écho au concept des Méta-Matics de Jean Tinguely. Dix projets ont été retenus et sont exposés simultanément dans le musée. De grands thèmes reviennent dans chacune des interventions notamment l’interaction, les rapports entre l’homme et la machine ou encore nos attitudes face aux nouvelles technologies et aux médias.

 

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Les Méta-Matics sont des machines à dessiner que Jean Tinguely crée en 1959. Composées de rouages  fragiles et instables ces sculptures en mouvement tracent les soubresauts et les vibrations de leurs mécanismes. Chaque dessin est différent, unique, la machine devient alors productrice d’œuvres d’art. À l’entrée de l’exposition était mise à disposition une des machines, les visiteurs pouvaient la mettre en mouvement et emporter ainsi un des tracés possibles de ce dispositif imprévisible.

 

Voici trois projets qui ont retenu particulièrement notre attention dans la mesure où le spectateur est amené à manipuler les objets, à s’exprimer, à chercher et à découvrir le contenu, à expérimenter et finalement à interagir directement avec la machine.


Ranjit Bhatnagar, Singing Room for a Shy Person, 2012

Cette installation est composée de deux parties distinctes mais reliées entre elles. D’un côté une loge privée et insonorisée où le visiteur peut chanter, jouer d’un instrument sans que personne ne l’entende. De l’autre, à l’extérieur, se trouve l’orchestre, les instruments automatisés de l’artiste qui rejouent de manière aléatoire et bruyante la performance du visiteur. Ce dernier peut alors s’exprimer musicalement sans être inhibé par sa timidité, d’où le titre de l’œuvre. Les données sonores sont transformées par les instruments de Bhatnagar en une nouvelle pièce musicale cacophonique et bruitiste. Ce dispositif ne semble pas avoir pour sujet la performance vocale de chaque individu mais plutôt la découverte, l’expérimentation de nouveaux moyens de créer.

 

 

Thomas Hirschhorn, Diachronic-Pool, 2012

L’espace que propose l’artiste suisse est basé sur les concepts de synchronie et de diachronie de Ferdinand de Saussure. Le contraste entre ces deux systèmes linguistiques est, selon Thomas Hirschhorn, particulièrement prononcé et influencé par les technologies actuelles. Le résultat de cette réflexion est une énorme piscine de contenu constitué de plusieurs niveaux de lecture et de sens à expérimenter, à découvrir par le spectateur. C’est un collage en trois dimensions de textes, d’images, d’objets réalisés avec des matériaux pauvres tels que du scotch, de l’aluminium, des pneus, des câbles, etc.

On observe en premier lieu une logique horizontale, celle de la piscine où tout est au même niveau et au sein de laquelle les visiteurs se déplacent, entourés d’objets flottants. C’est une métaphore de la synchronie qui s’intéresse au langage à un instant T de l’histoire en associant des données de différentes époques ensemble, sans hiérarchie. Dans un second temps on remarque une logique verticale, celle de la diachronie qui étudie l’évolution, l’anticipation du langage dans le temps. Plusieurs niveaux de lecture, plusieurs strates s’empilent donnant à voir une chronologie, une échelle temporelle. Une multitude de parcours sont possibles. 

 

Jon Kessler, The Web, 2012

The Web est un environnement multimédia qui examine et retranscrit l’effet d’Internet, des téléphones et des smartphones dans notre quotidien. Simultanément à ce questionnement sur les nouveaux médias, le dispositif questionne le rôle du spectateur au sein de l’installation.

Inspiré par l’environnement du métro où chacun est occupé à téléphoner, à écrire des SMS ou encore à jouer à des jeux vidéos, Jon Kessler met en place un espace composé de systèmes mécaniques, filmiques et interactifs. En se déplaçant dans The Web le spectateur devient systématiquement un contributeur de l’œuvre mais aussi un manipulateur et un manipulé. Ce lieu est une sorte de grand labyrinthe parsemé de caméras — parfois dissimulées dans le décor — dont les films captés en temps réel sont diffusés sur des écrans dans plusieurs endroits de l’installation. On peut y croiser sa propre image sous différents points de vue, celle des autres spectateurs, on peut espionner, surveiller, communiquer à travers cet étrange va-et-vient d’images. Tel un labyrinthe de miroirs The Web est un piège sans issues, fait d’illusions d’optique, qui se referme sur les visiteurs.

 

Cette exposition était assez impressionnante à visiter au regard de l’échelle des installations, de leur mise en mouvement, des manipulations et des jeux possibles. Nous en ressortons avec le sentiment d’avoir participé aux œuvres, d’avoir expérimenté de nouvelles formes de création et de nous être interrogés sur notre rapport à la machine, à la technologie et aux nouveaux médias. Jean Tinguely semble avoir soulevé avec ses Méta-Matics des questionnements qui sont encore d’actualité voire totalement contemporains. Le rapport entre l’homme et la machine a bien évolué depuis les années soixante mais reste indéniablement central dans notre expérience du monde.

 

Exposition à venir :

Objets ludiques. L’Art des possibilités
du 19 février au 11 mai 2014
Museum Tinguely — Bâle
Paul Sacher-Anlage 2
Case postale 3255, CH-4002 Bâle

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Quinze magazines indépendants créés depuis 2000 : une exposition à la Haus der Kunst à Munich


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L’exposition Paper Weight. Stilbildende Magazine von 2000 bis heute propose une vision de l’édition indépendante de ce XXIe siècle avec quinze magazines créés depuis 2000. Chacun d’entre eux est indépendant et n’appartient à aucun grand groupe de presse ou d’édition. Souvent dirigés par de fortes personnalités, les magazines sélectionnés montrent un large panorama de sujets qui abordent l’architecture, l’art, le design, la mode, la nourriture, le sexe ou la politique culturelle : 032c, Plat, Bidoun, BUTT, Bonbon, Encens, EY ! Magateen, Fantastic Man, PIN-UP, Sang Bleu ou Toilet Paper. Leurs éditeurs ont voulu non seulement faire des objets culturels de leurs magazines, mais également provoquer un vrai changement culturel. L’exposition présente chaque magazine avec couverture en très grand format ou images multiples. Devant se placent des mises en scène (souvent avec des objets : animaux empaillés, fauteuils, vêtements, vases, lit, moniteur vidéo etc.) qui représentent ou symbolisent l’univers de chaque magazine. Organisée par Felix Burrichter, rédacteur en chef et directeur artistique de la revue d’architecture PIN-UP, cette exposition dont la scénographie est d’Andreas Angelidakis (artiste et architecte à Athènes) a eu lieu du 12 juillet au 27 octobre 2013 à la Haus der Kunst à Munich.

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Lancement du catalogue de l’exposition Hotel California au Kunstverein d’Offenbourg


L’exposition Hotel California est issue d’une coopération entre trois écoles d’art, la Hochschule für Kunst, Design und Populäre Musik (hKDM) de Fribourg en Allemagne, la Hochschule für Gestaltung und Kunst (HGK) de Bâle en Suisse, et la HEAR, dans le cadre du programme  Triptic, Échange culturel dans le Rhin supérieur. L’événement, associant des étudiants en art des trois écoles (voir plus bas), est coordonné par Nikolaus Bischoff (hKDM) et Nicolas Kerksieck (HGK Institut Kunst). Céline Kriebs, Jan Michalowski et Valentin Robinet, étudiants en communication graphique à la HEAR, encadrés par Jérôme Saint-Loubert Bié, ont été chargés de réaliser le catalogue d’exposition ainsi que les affiches et cartons d’invitation. La typographie de titrage, spécialement créée pour ce projet, a été dessinée par Valentin Robinet.

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Le catalogue cherche à rendre compte, par son contenu mais aussi par sa mise en forme, de l’exposition Hotel California et de son processus de conception. Il est constitué pour une bonne part d’esquisses et de documents de travail utilisés par les artistes dans leurs recherches, reproduits sur les affiches pliées, tandis que son organisation repose sur certaines caractéristiques du lieu d’accueil de l’Hotel California, le Künstverein Offenburg. Il est complété par une série de planches de cartes postales, photos-souvenirs des pièces réalisées in situ et de lettres rédigées par les artistes pendant leur séjour pour le montage de l’exposition.

La production du catalogue s’est étalée sur plusieurs étapes et l’ensemble des éléments disparates qui le constituent sont finalement réunis pour le finissage de l’exposition.

Cette publication peut être consultée de plusieurs manières : en tournant les pages de droite à gauche, ou en dépliant chaque affiche et en consultant les cartes postales dans le désordre, c’est-à-dire en se perdant dans les couloirs et les souvenirs de l’« Hotel California ».

 

Format du catalogue : 279 x 432 mm
Nombre d’éléments qui composent le catalogue : 1 couverture, 4 affiches, 4 pages de texte, 8 planches de cartes postales, 9 lettres
Nombre de pages une fois assemblé : 20 pages + 17 inserts
Imprimé en offset par Ott Imprimeurs en 1 500 exemplaires
Prix de vente : 8€/catalogue

Artistes participants : Élise Alloin, William Drummond, Evgenij Gottfried, Caroline von Gunten, Marc Hartmann, Jorim Huber, Jules Imbert, Sonja Lippuner et Florian Thate

Du 28  septembre au 10 novembre 2013
Vernissage le vendredi 27 septembre 2013, 20h00
Finissage et présentation du catalogue le vendredi 8 novembre, 19h30
Kunstverein Offenburg-Mittelbaden e.V.
Kulturforum an der Weingartenstraße Amand-Goegg-Straße 2
77654 Offenburg (Allemagne)
www.kunstverein-offenburg.de

Pour commander un exemplaire s’adresser au service Communication de la HEAR

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“Matisse à l’affiche” à la galerie des Ponchettes de Nice


Pour fêter le cinquantième anniversaire du musée Matisse, Nice organise Un été pour Matisse : 8 expositions autour du peintre dans différents lieux culturels de la ville.

L’une de ces expositions, Matisse à l’affiche, a plus particulièrement attiré mon attention puisqu’elle ne présente que des affiches. D’ailleurs les recherches pour cette exposition ont été entre autre menées par Étienne Hervy, l’actuel directeur du Festival de l’affiche de Chaumont.

Cette exposition, installée dans la galerie des Ponchettes qui avait été créée en 1950 par Pierre Bonnard et Henry Matisse lui-même, débute en nous présentant des affiches conçues par l’artiste ; ces travaux s’avèrent être de nature assez différente puisque certaines œuvres sont des créations originales, et d’autres des réutilisations de ses peintures préexistantes. Matisse dirigeait avec beaucoup d’exigence la reproduction en lithographie (toujours exécutée par les ateliers Mourlot) allant parfois jusqu’à utiliser 13 couleurs différentes (!!!) pour refléter au mieux les nuances de l’œuvre originale comme pour Nice, Travail et Joie datant de 1949. Cependant dans toute sa carrière le nombre d’affiches dont la conception entière (image et texte) peut lui être attribuée se restreint à 6 (dont l’affiche Nice, Travail et Joie) ! À ce propos, le travail typographique de l’affiche pour la Maison de la Pensée Française est assez intéressant : les lettres y sont composées avec de la gouache découpée.

 

La deuxième partie de l’exposition présente quant à elle 4 posters pour des expositions de Matisse qui ont été réalisés après sa mort par d’autres graphistes. Ces œuvres de Walter Diethelm, Philippe Apeloig, Benno Wissing et d’un graphiste inconnu, très différentes, expriment chacune à leur façon leur vision et leur interprétation de l’œuvre de l’artiste, et libèrent ainsi l’expression graphique autour de celle-ci.

 

Enfin, l’exposition se conclut sur une petite sélection de 3 affiches (seulement…) qui ont été influencées par l’œuvre ou certains travaux de Matisse, attestant de l’héritage de l’artiste dans la création graphique.

L’affiche Bally de Bernard Villemot reprend la posture des jambes des Nus bleus de Matisse, celle de Niklaus Troxler pour un festival de Jazz reprend l’expressivité des gouaches découpées de couleur bleu du peintre, et l’affiche de M/M pour le Théâtre de Lorient réinterprète (mais visiblement de manière assez tirée par les cheveux) un détail du tableau La Desserte, harmonie rouge, de 1908.

 

Du 21 juin au 23 septembre 2013

Galerie des Ponchettes – Nice

77, quai des États-Unis

06300 Nice

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