Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

Funfair, une fête foraine pas comme les autres


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Funfair, une fête foraine… pas comme les autres, dans le cadre d’Avant-Première, des portes ouvertes vraiment pas comme les autres !

Pendant trois jours (du 15 au 17 mars cette année), les étudiants deviennent des commissaires d’exposition et réfléchissent à des projets pour investir l’école, se l’approprier et créer l’événement. Nous avons carte blanche : tout est possible !

 

Funfair, Erwan Coutellier, Léopoldine Charon et Marisol Godard

L’idée de cette installation était de proposer un espace, une expérience ludique pour les visiteurs tout en revisitant les codes graphiques, l’iconographie de la fête foraine. Cinq espaces de jeu ont été construits : un chamboule-tout, un minigolf, une roue de la fortune, un espace photo et un twister. Chaque visiteur était invité à jouer afin de gagner des points pour ensuite accéder à des lots, le tout gratuit bien sûr !

Toutes les installations ont été conçues en bois, formant un ensemble neutre, dépouillé du brouillage visuel des foires. L’iconographie colorée, festive, saturée, de la fête foraine se retrouvait  concentrée sur les lots et le stand, dans les objets “souvenirs” que remportaient les participants.

Un grand merci à Nasser de l’atelier bois sans qui notre projet n’aurait pas pu être réalisé et à toute l’équipe des étudiants d’Avant Première pour cette belle aventure.

Vous pouvez retrouver les photos des autres installations d’Avant Première par Antoine Lejolivet ici.

  

 

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« Une exposition parlée » : une proposition de Mathieu Copeland au Jeu de Paume


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Chaque année, le Jeu de Paume confie à un commissaire d’exposition la programmation de Satellite, évènement artistique en quatre temps : trois expositions qui ont lieu dans ses galeries, place de la Concorde à Paris, ainsi qu’une quatrième à la Maison d’Art Bernard Anthonioz, à Nogent-sur-Marne. Pour sa sixième édition, Satellite a été confié à Mathieu Copeland, éditeur et commissaire d’exposition, dont la proposition s’intitule : « Suite pour exposition(s) et publication(s) ». Avec son premier mouvement : « Une exposition parlée », Mathieu Copeland mène une réflexion sur la forme et la possible dématérialisation de l’exposition, par le biais de la parole. Il s’interroge aussi sur le lien entre édition et exposition.
Sans vraiment savoir à quoi m’attendre, je m’y suis rendue le jour de l’ouverture, le 26 février. L’occasion pour moi de raconter ce que j’y ai vu.

Ce premier mouvement, « Une exposition parlée », questionne la place de la parole dans l’exposition, au travers d’une réflexion en deux temps : la parole à entendre et la parole à lire.

La parole à entendre : « Les Rétrospectives parlées »

La première partie, constituant une réflexion sur la parole à entendre, est faite de « Rétrospectives parlées » ; trois artistes, dont les propos ont été enregistrés, racontent leur rétrospective idéale. La diffusion sonore de ces interviews constitue l’unique matière qui nous est présentée. La pièce dans laquelle on entre est entièrement noire, vide, rien ne vient parasiter l’écoute. Seul un écran est posé à même le sol, sur lequel défile en blanc sur fond noir la traduction française des propos que l’on entend simultanément. Avec « Rétrospectives parlées », on comprend donc qu’il est uniquement question de l’écoute du propos de l’artiste.
La parole à entendre est éphémère. Au début, on peut être décontenancé par ce processus d’écoute des œuvres. C’est à nous de prendre les informations qui nous sont données pour tout garder en mémoire. Cette reflexion sur l’éphémère est à l’image des artistes présentés : Gustav Metzer (dont la pratique est placée sous le signe de la destruction, faite de performances et d’œuvres éphémères), David Medalla (s’inscrivant dans le mouvement de l’art cinétique) et Yona Friedman (architectures amovibles, recyclage de matériaux…). Ils nous guident par leur voix. C’est à nous de constituer notre propre exposition en fonction de ce qui nous est donné à imaginer, de créer notre expérience, nos images mentale. Ces enregistrements sonores sont de précieux témoignages d’artistes et sont aussi, paradoxalement, peut-être plus complets qu’une exposition traditionnelle, car les artistes y exposent leurs convictions et présentent un regard souvent critique sur leur propre travail.

La parole à lire : Une exposition à être lue

La deuxième partie de « Une exposition parlée » se déroule au sous-sol du Jeu de Paume. La disposition de la salle est à nouveau réduite à son strict minimum. Des cartons sont posés sur des palettes en bois, quelques uns sont ouverts. Dedans, plusieurs exemplaires d’un même livre, tout droit sortis de l’imprimerie, prêts à être déballés. Une étiquette est collée sur chaque carton : « Livre de textes ». On peut piocher dedans et se servir : ce sont des textes prêts à être lus et joués.
Une exposition à être lue, c’est d’ailleurs le nom de cet ouvrage, dans lequel douze textes d’artistes sont écrits et pensés pour êtres lus à voix haute : poèmes, chansons, théâtre, nouvelles… Le panel est large. Et là encore, c’est au lecteur d’interpréter cette exposition en s’appropriant les textes par la lecture qu’il en fera. C’est le livre qui devient l’espace d’exposition. Les mots sont les œuvres dont le public doit faire l’expérience en devenant lecteur actif. Le texte est envisagé comme une partition : une suite d’éléments graphiques et typographiques représentant des sons définis, musicaux ou vocaux, mais que chacun interprétera selon sa propre sensibilité.

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Une exposition à être lue est mise en regard avec l’œuvre de Idris Kahn Struggling to Hear… After Ludwig van Beethoven Sonatas, exposée dans la même pièce. C’est une œuvre imposante, de près de trois mètres de haut. On y voit des partitions musicales superposées, surimprimées. Créant une sorte de nuée de portées, chaque passage est rendu indéchiffrable.

Idris kahn – “Struggling to Hear… After Ludwig van Beethoven Sonatas”
“The viewer observes one of my images as something that is not a frozen moment but an image made up of many moments and that is created over ‘time’ rather than taken.”

Ce parallèle avec l’œuvre de Idris Kahn met en avant la notion de dématérialisation de l’œuvre sonore. Musique ou parole, l’éphémère est amené à être fixé, écrit.

Mais qu’en est-il du livre Une exposition à être lue et du parallèle entre édition et exposition ? C’est un outil servant de base à l’interprétation du lecteur. Exit les fantaisies graphiques, le livre est au service des textes qu’il met en avant. Une attention particulière est portée au traitement typographique : des codes ortho-typographiques précis sont appliqués à chaque genre de texte (théâtre, nouvelle etc.). Corps, graisses, italiques… : les caractéristiques typographiques et la ponctuation reprennent ici une valeur essentielle car ils constituent les seules perches dont on peut se saisir pour l’interprétation.

 

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RaffaellaDellaOlga2En clin d’œil à l’œuvre de Idris Kahn, on retrouve en quatrième de couverture la reproduction de Cloud de Matt Golden, une superposition typographique conduisant à la saturation du format. Mathieu Copeland en étant à sa quatrième exposition parlée, il a déjà édité quatre volumes de Une exposition à être lue. À chaque édition, la quatrième de couverture est habillée par une œuvre de Matt Golden, qui se décline au fil des parutions sur le principe de Cloud, mettant en avant la notion de collection.

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détail de "Cloud", de Matt Golden

Détail de « Cloud », de Matt Golden

« Mais dans ce cas là, si il n’y a rien à exposer, on n’appelle pas ça une exposition ! ». En effet. C’est le type de réaction que des personnes déçues, voire agacées, ont pu avoir lors de cet évènement. Pour ma part, je n’ai pu qu’apprécier l’audace de cette programmation, qui fait preuve d’une grande fraîcheur. Cette réflexion sur la forme de l’exposition m’a aussi rappelé certaines des interrogations qui ont pu être soulevées avec le Musée imaginaire, sujet proposé dans le cadre du cours de Jérôme Saint-Loubert Bié.

Prochain rendez-vous : « Une exposition sans textes », qui est annoncée comme prenant le contrepied de « Une exposition parlée» » À partir du 21 mars, à la Maison d’Art Bernard Anthonioz de Nogent-sur-Marne.

À voir :
« Suite pour exposition(s) et publication(s) »

(dans le cadre de la Programmation Satellite : février 2013-janvier 2013)
« Une Exposition parlée »
(premier mouvement de “Suite pour exposition(s) et publication(s)” : du 26 février au 19 mai 2013, Musée du Jeu de Paume)
« Une Exposition sans textes »
(deuxième mouvement, prend le contrepied de “Une exposition parlée” : du 21 mars au 19 mai 2013, Maison d’Art Bernard Anthonioz, Nogent-sur-Marne)
Une exposition à être lue / An exhibition to hear read
(Avec Vito Acconci, Delphine Coindet, Gilles Furtwängler, Matt Golden, Alison Knowles, Loreto Martinez Troncoso, Raffaella della Olga, Francesco Pedraglio, Aki Sasamoto, Benjamin Seror et Cally Spooner.)
Conception graphique : Mathieu Copeland.
Livre de 72 pages, tiré à trois-mille exemplaires, gratuit.

Liens :
Mathieu Copeland
Musée du Jeu de Paume
Maison d’Art Bernard Anthonioz

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Aspen Magazine, 1965-1970


Les dix numéros d'ASPEN MAGAZINE publiés entre 1965 et 1970.

Les dix numéros d’Aspen Magazine publiés entre 1965 et 1970.

Aspen Magazine mettait ses sujets en boîte, la Whitechapel Gallery en a fait de même pour lui consacrer une exposition. Pas plus d’une pièce pour ce magazine, mais un contenu assez complet malgré un lieu exigu. Aspen Magazine c’est un concept assez innovateur pour l’époque, et qui fait étonnamment écho à ce que l’on peut faire dans l’édition de nos jours.

Plus question pour Phyllis Johnson, ancienne rédactrice en chef de Women’s Wear Daily, de limiter un magazine à une simple impression, Aspen Magazine aura un contenu augmenté. Elle en parlait comme du “premier magazine en trois dimensions”, “une capsule temporelle d’une certaine époque, d’un certain regard, d’une personne en particulier”.
La rédaction, la conception et les contributions de chaque numéro se voyaient confiées aux figures de proue de l’art contemporain, de la littérature, de la musique et de la critique nord américaine et britannique.

On y retrouve des contenus signés Andy Warhol, David Hockney, John Lennon, Lou Reed, John Cage, Jack Smith, Quentin Fiore, Roland Barthes, Susan Sontag, Tony Smith, La Monte Young, Morton Feldman, Robert Rauschenberg, Hans Richter, Brian O’Doherty, Michel Butor, Dan Graham, Marcel Duchamp, William Burroughs, pour ne citer qu’eux, autant dire que le contenu d’Aspen Magazine était particulièrement riche.

Dix numéros ont été publiés entre 1965 et 1971, chacun sous la direction d’un créatif éditorial différent, tel qu’Andy Warhol et David Dalton pour le numéro 3, le plus connu de la série, au sujet du Pop Art.

Dans son contenu Aspen Magazine se composait d’essais, d’articles sur feuilles volantes, de brochures, de dépliants, de photographies, de diagrammes, de flexidiscs, de bobines de film 8mm, dans un boîtier dont le design et les dimensions variaient d’un numéro à l’autre.
Si ce magazine fut de courte durée et s’approchait plus de l’œuvre d’art (difficilement livrable par la poste étant données les variations de son format d’un numéro à l’autre), son concept avant-gardiste annonçait pratiquement il y a un demi-siècle ce que deviendrait l’édition de magazine de nos jours avec les tablettes numériques.

Aspen Magazine: 1965-1972
Whitechapel Gallery, Londres
du 11 septembre 2012 au 23 mars 2013

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RESPECT WWA


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Le 16 février 2013 à Varsovie dans l’espace industriel du centre d’événements culturels de 1500 m2 a eu lieu l’inauguration de l’événement-exposition « RESPECT WWA » (littéralement «Respecte Varsovie»).

L’initiative revient aux jeunes artistes et designers de l’Académie de Beaux-Arts de Varsovie.
Pendant l’exposition nous avons pu voir 18 photos (2 x 2 m) et 41 affiches (1 m x 70 cm) en noir et blanc.

«Le prétexte pour cette exposition est notre ville – Varsovie. Nous voulons montrer les points de vues divers et subjectifs par une approche visuelle : les affiches et les photographies de jeunes Varsoviens», écrivent les organisateurs.

Sur les photos nous voyons les Varsoviens, la ville et la vie quotidienne dans la capitale de Pologne. Les photos présentent plusieurs thèmes et plusieurs styles de la photographie : street photo, reportage, création photographique, portrait, documentaire. J’ai été particulièrement attiré par la photo de Monika Seyfried qui représente deux personnes, anonymes, dont le visage est entièrement recouvert par leurs cheveux. Cette photo si simple mais différente des autres qu’on peut voir dans l’exposition, évoque plusieurs questions une sorte de fermeture des Varsoviens dans leurs milieux et par rapport aux non-Varsoviens. La photo montre aussi l’aspect anonyme des habitants des grands villes, et le style de mode très caractéristique pour des jeunes habitants de Varsovie.

Les affiches présentées à l’exposition dans leur ensemble montrent des approches diverses, même si on pouvait remarquer quelques visions et points des vue communs : l’architecture, les derniers événements sociaux, des images liées au blason de Varsovie (une sirène qui apparaît dans divers contextes.) Quelques affiches faites à la main (influence de la tradition de l’école de l’affiche polonaise, toujours vivante parmi certains designers).
Dans l’ensemble, les affiches avaient un style qui en France peut être considéré comme un peu trop classique et académique : calligraphie, contraste du noir et blanc qui font référence au primitivisme. Mais ces styles sont, selon moi, justifiés pour représenter les sentiments liés à Varsovie, capitale marquée par la deuxième guerre mondiale et le communisme où la couleur grise de l’architecture et l’espace urbain sobre sont presque omniprésents.
Personnellement j’ai beaucoup apprécié l’affiche conçue par Beata Pofelska, qui montre un arbre avec l’inscription « 1923-2013 Drzewo/Ogró Krasińskich », « 1923-2013 l’arbre/le parc de Krasinski ». Cette affiche renvoie au contexte du scandale avec la mairie de Varsovie qui restaure le parc en coupant les vieux arbres plantés en1923, ce qui a provoqué une vague de manifestations des habitants.

L’identité visuelle créée par Mateusz Machalski est basée sur le caractère Woodie Regular. En noir et blanc, avec des lignes diagonales répétitives et un effet linogravure ; l’identité, très contrastée et sobre est – selon moi – graphiquement assez intéressante.

Une seule remarque aux organisateurs : l’organisation et la présentation de l’exposition restaient assez classiques et non innovants, probablement à cause du coût.
Il est peut-être aussi important de dire un mot sur la formule d’évènement, le vernissage a eu lieu dans un de clubs populaires de Varsovie, ce qui permet de montrer l’exposition a un grand public (environ 800 personnes).

Plus des photos sur www.janmichalowski.tumblr.com
Le site de Monika Seyfried

 

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Triple a : abécédaires à afficher


Les abécédaires réalisés par les étudiants d’année 1 (2012-2013), au premier semestre (merci à Olivier Beiger pour les photos des affiches et à Antoine Lejolivet pour celle de l’accrochage).

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Chaque affiche a été conçue par une équipe différente de quatre étudiants et imprimée en deux passages en sérigraphie. Ce travail a été proposé et suivi par Gaëtan Dorémus et Jérôme Saint-Loubert Bié (respectivement enseignants d’Illustration et Communication graphique), et par Olivier Beiger et Bernard Bleny (ateliers prépresse et sérigraphie). L’accrochage des travaux a été suivi par Nicolas Schneider et Antoine Lejolivet (professionnalisation et expositions, régie).

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