Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

Tabloïd


D’après une chanson du groupe Crass, intitulée The feeding of the 5000, « Punk is dead »… pas si sûr !

En effet, nous vous prouvons aujourd’hui le contraire à travers cette revue unique, réalisée pour la présidence britannique du Conseil de l’Europe.

Cet ouvrage, publié à 700 exemplaires, donne un nouveau regard sur ce mouvement des années 1970 : le Punk aujourd’hui, à Strasbourg, à travers une nouvelle génération qu’est la notre.

Magazine à se procurer de toute urgence parce que, comme le chante le groupe The Exploited,  « Punk’s not dead ».

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Atelier Prill Vieceli Cremers


Lessingstr. 11
CH – 8002 Zürich

Caché sous un pont et bercé par les klaxons suisses de la grande route qui nous passe au dessus de la tête, nous arrivons à l’atelier de Tania Prill et Alberto Vieceli.

À la queue-leu-leu nous montons un premier escalier, et le ton est donné. Nous nous retrouvons dans une micro salle d’attente vert fluo puis un deuxième escalier en métal nous amène cette fois-ci dans le hangar de l’atelier : un fourre-tout jonché de matelas et autres cagettes fantaisies. Ces détails peuvent sembler anodins, mais il me semble important de les relever pour vous imprégner de l’ambiance. Tania Prill nous accueille chaleureusement, et nous ouvre la porte du studio. Une grande table blanche nous y attend, avec de l’eau et des petits cookies, une gentille attention. Alberto est à son poste et nous salue de loin, c’est Tania Prill qui s’occupera de nous.

La graphiste Tania Prill, originaire de Brême, vit à Zurich depuis 20 ans et fut anciennement mariée au professeur, graphiste et typographe Hans-Rudolf Lutz (décédé en 1998). C’est d’ailleurs à travers lui qu’elle va introduire sa présentation, en nous laissant voir quelques uns des fabuleux livres qu’il réalisa au cours de sa carrière. Le premier qu’elle nous montre s’intitule Ausbildung in typografischer Gestaltung. Un pavé de 258 pages, édité en 1996. La couverture est froissée, c’est du calque et elle nous explique que son mari aimait les matières manipulables et dégradables. Lutz disait qu’un livre était fait pour être utilisé, et ce genre de papier fragile reflétait à merveille l’utilité et l’usage de l’objet. Ce livre renferme plus de 20 années à enseigner la typographie et à l’analyser sous ses formes les plus diverses. Ce dernier se plaisait à publier le travail de ses étudiants. C’était un homme généreux souligna Tania. Ainsi on retrouvera des traces de ses apprentis dans ses différents ouvrages. Le second livre qui nous est présenté est l’ouvrage Typoundso avec une fois de plus un choix particulier pour la couverture : un papier à effet miroir. Ce livre explore le contexte didactique et social de la typographie, il fut conçu dans la continuité d’Ausbildung in typografischer Gestaltung.

Moins solennellement, Tania sort d’un placard une pile de magazines intitulés Typografie dont Lutz a assuré la direction artistique de douze numéros, pour lesquels il a habilement détourné les couvertures de magazines célèbres, tel Playboy, démontrant ainsi que la forme visuelle est perçue avant le contenu textuel. Vient alors le tour d’un des livres qui nous a peut-être le plus marqués, nous, génération assoiffée de marques, et fascinée par sa florissante collection de logos et enseignes en tous genres. Si Die Hieroglyphen von Heute pouvait se retrouver dans la bibliothèque de notre école, nous serions plus que ravis ! Lutz était un fin collectionneur et s’interessait tout particulièrement aux techniques d’impressions. On retrouve dans le livre My Edmonton Journal, la reproduction d’un journal dans laquelle seuls les images et éléments graphiques ont été conservés. L’auteur laisse ainsi la part belle aux « informations non-verbales », comme il les qualifie et questionne la façon dont nous « lisons » les images sans contexte, ni information, ni légende. Un remarquable travail de découpage et de collage qui mérite bien une ola. Suite à cela, c’est l’ouvrage 1979 qui s’ouvre à nous, encore une passion pour la récolte, le découpage et l’univers du journal quotidien. Le principe est le suivant : chaque jour de l’année Lutz choisit une page d’un quotidien, et la reproduit, il entaille ensuite dans chaque page selectionnée un rectangle de 10 x 15 mm. L’assemblage de ces pages forme alors le Volume 1. Ces bouts d’images découpés sont par la suite agrandis au format 208 x 294 mm dans le Volume 2, de sorte à donner un nouveau sens et une nouvelle dimension à l’information, exclusivement graphique cette fois-ci, dû à l’agrandissement de la trame. Dans la continuité de ce travail sur les phénomènes visuels, Tania nous montre une série de posters, représentant chacun un point de trame agrandit au maximum. L’ensemble forme alors une collection de « tâches » abstraites, et détachées de tout sens informatif. Le processus de ce projet met en lumière l’attachement pour la question de la fabrication que possédait Hans Rudolf Lutz.

Place au présent, Tania nous parle de sa rencontre avec Alberto, lors d’un dîner organisé par Lutz. Le premier livre que le studio a réalisé se révèle tout aussi intéressant que les découvertes précédentes.

Textile of India (qui reçoit le Prix des plus beaux livres suisses 2002) est un recueil photographique sobre et intelligent du cheminement de création d’une collection en Inde. Les photographies sont organisées chronologiquement, selon le processus de fabrication des tissus. Les clichés en noir et blanc se déploient le long d’une reliure japonaise, et un fin bandeau, clin d’œil au textile, vient envelopper le livre.

Un énorme livre, plus familier pour certains qui l’ont manipulé lors de la réalisation de Tabloïd (revue sur le punk réalisée par les 4e années en graphisme cette année) débarque sur la table. C’est Hot Love, un livre sur le punk suisse. Associant grosse trame, grille volontairement absente, typographie bancale et faible résolution assumée, l’objet fait pourtant preuve d’une réelle finesse, tant par le choix de ses images que par sa mise en page quasiment tout en noir et blanc. Le thème est réinterprété avec brillo. On aimerait encore boire les paroles de Tania et se gaver de livres mais l’heure tourne, et une nouvelle aventure suisse nous attend. Nous quittons l’atelier, avec une folle envie de produire.

Merci à Tania et Alberto, mais aussi à Hans Rudolf Lutz.

Verlag Hans Rudolf Lutz

Prill Vieceli Cremers

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Conférence de Charles Mazé à Nancy le 18 novembre 2011 (Lettres Types)


Après avoir obtenu un diplôme d’arts plastique à l’Université Rennes 2 et un DNSEP à l’ESAD Strabourg et suite à un stage chez B+P Typefoundry, Charles Mazé (1982) choisit d’intégrer la formation Type & Media de la Royal Academy of Arts (KABK) de la Haye (Pays-Bas).
Se définissant comme un designer graphique plutôt qu’un typographe, Charles Mazé s’occupe néanmoins plutôt du versant typographique des projets de commande qu’il réalise avec Colline Sunier (cataloged.cc, Bruxelles), pour lesquels il aime créer une typographie exclusive, ce qui lui permet de “diminuer le champ des possibles et éviter de se perdre dans un flot de typos”. (suite…)

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Lettres Type : conférences & table ronde


Table ronde

Le 18 novembre dernier, à l’occasion de l’exposition Lettre Type, une journée de conférences suivies d’une table ronde s’est tenue à l’École nationale supérieure d’art de Nancy. Armés de nos carnets de notes, d’un appareil photo et d’un enregistreur, nous — quatre étudiants en 3e année de communication graphique — y sommes allés pour vous, contre vents et marrées et autres gorges enrouées. Nous avons donc assisté successivement aux présentations de Charles Mazé, d’Amélie Bonet, et du collectif Akatre, le tout orchestré par Jean-Baptiste Levée, également commissaire de l’exposition.

  1. Intro + Charles Mazé (download)
  2. Amélie Bonet (download)
  3. Akatre + Questions (download)
  4. Table ronde 1/2 (download)
  5. Table ronde 2/2 (download)

Si l’on ne peut pas dire que l’événement ait attiré beaucoup de monde, on retiendra tout de même la belle initiative de proposer ce genre de rencontres en petit comité entre professionnels et étudiants hors de la capitale. On en redemande !

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Galerie My monkey


 

Qu’est-ce qui regroupe des fanzines, du design, de la photo, de la typo,
du multimédia, de la bouffe et bien sûr du graphisme ?
Vous donnez votre langue au chat ?
Un indice, c’est Nancéien, jaune et rouge …
Toujours pas ?
C’est la galerie My monkey évidemment.

Ok, je me la joue, mais pour tout vous avouer j’ai découvert
 ce lieu il y a seulement six mois, à l’occasion de Lettre Type,
 une exposition de la nouvelle scène typographique dont mes collègues 
vous parlent ici et .

My monkey est une association dédiée aux arts graphiques contemporains. Elle a pour objectif de faire découvrir au public, je la cite « les territoires du graphisme et la variété des écritures plastiques actuelles ». Pour cela l’assoc’ dispose d’une galerie à Nancy ouverte quotidiennement à qui le veut, située à une demi heure de l’École nationale supérieure d’art de Nancy.

Depuis 2003, la structure propose des expositions aux thématiques variées, allant de projets d’artistes comme ceux de Julien Grossman (en 2008) à ceux de graphistes tels que Morgan Fortems du collectif Please Let Me Design (en 2005), en passant par les illustrations murales de Nicolas Roussel et Fanny Legrand (en 2011)

La scénographie de la galerie est en constante mouvance, s’adaptant aux projets elle rend chaque évènement unique.

expo suite à la conférence Lettre Type à l'ENSAMy monkey c’est aussi de la micro-édition.

Fanzines, graphzines, posters et sapes côtoient les expositions.

ApparelBooks - 14x20 cm / 176 pages

 

 

Stickers

 

 

Poster
My monkey c’est parfois du hors les murs. Elle participe à la Fête de la soupe en 2008 et en 2009 et à la troisième édition Nuit Blanche de Metz en 2010.

Bref, il y fait bon vivre chez My monkey.

Pour la prochaine expo, c’est le collectif Helmo (Clément Vauchez et Thomas Couderc) qui tiendra les rênes.
 Du 12 avril au 1 juin 2012, le duo y présente des affiches issues de commandes sur lesquelles il intervient 
en sérigraphie.

Vous aurez bien le temps d’y passer entre la visite d’un pote de l’Ensa (École nationale supérieure d’art de Nancy) et votre safari photo de la place Stanislas.

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