Sürkrüt

Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

“fALSEfAKES” au Centre de la photographie de Genève


La quatrième édition de la triennale des cinquante jours pour la photographie à Genève (50 JPG) se tient du 5 juin au 28 juillet 2013. Le Centre de la photographie de Genève propose cette année une trentaine d’expositions sur le thème de la photographie documentaire, dispersées dans toute la ville.


La plus importante d’entre elles, située au sein du Centre de la photographie à côté du MAMCO (Musée d’art moderne et contemporain), s’intitule fALSEfAKES – vraifauxsemblants. Un titre paradoxal qui nous dévoile le sujet de l’exposition : le vrai, le faux, le mensonge, la véracité, l’illusion, la réalité ; autant de termes qui semblent s’opposer et pourtant se côtoient dans cette exposition valorisant ce que l’on appelle le “style documentaire”. En effet, on parle ici de “style”, car si bien des photographies exposées semblent correspondre aux caractéristiques de la photographie documentaire, elles empruntent surtout ses codes visuels et se mélangent aux vrais clichés documentaires, perdant partiellement le spectateur entre images authentiques et simulacres. Un guide conçu par le studio genevois B.ü.L.b grafix, difficile à manipuler mais néanmoins très complet, permet malgré tout de distinguer le vrai du faux et d’éclaircir le mystère des images grâce à des légendes détaillées.

La question soulevée par cette exposition n’est pas tant de savoir ce qui est vrai ou faux ; il s’agit plutôt de répondre à “que nous dévoile le mensonge ?”. Dans notre société actuelle où l’image peut être si aisément manipulée, autant par l’État que par les médias ou les artistes, fALSEfAKES montre qu’une image fausse peut aussi révéler le Vrai.

 

Du 5 juin au 28 juillet 2013
Centre de la photographie – genève
28, rue des Bains
CH – 1205 Genève

Les 50 JPG

 

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Volumevisuel.fr/Collections


Volume visuel (Cyril Cohen / Jean-Christophe Carius) vient d’ajouter à sa section “Ex abrupto” deux nouvelles “curations iconographiques” dont les sujets de collecte visuelle sont « Autodafé” et “Barricades”. Et vous pouvez toujours visiter l’autre grande collection, “Corps politiques

Bonne lecture.

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RESPECT WWA


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Le 16 février 2013 à Varsovie dans l’espace industriel du centre d’événements culturels de 1500 m2 a eu lieu l’inauguration de l’événement-exposition « RESPECT WWA » (littéralement «Respecte Varsovie»).

L’initiative revient aux jeunes artistes et designers de l’Académie de Beaux-Arts de Varsovie.
Pendant l’exposition nous avons pu voir 18 photos (2 x 2 m) et 41 affiches (1 m x 70 cm) en noir et blanc.

«Le prétexte pour cette exposition est notre ville – Varsovie. Nous voulons montrer les points de vues divers et subjectifs par une approche visuelle : les affiches et les photographies de jeunes Varsoviens», écrivent les organisateurs.

Sur les photos nous voyons les Varsoviens, la ville et la vie quotidienne dans la capitale de Pologne. Les photos présentent plusieurs thèmes et plusieurs styles de la photographie : street photo, reportage, création photographique, portrait, documentaire. J’ai été particulièrement attiré par la photo de Monika Seyfried qui représente deux personnes, anonymes, dont le visage est entièrement recouvert par leurs cheveux. Cette photo si simple mais différente des autres qu’on peut voir dans l’exposition, évoque plusieurs questions une sorte de fermeture des Varsoviens dans leurs milieux et par rapport aux non-Varsoviens. La photo montre aussi l’aspect anonyme des habitants des grands villes, et le style de mode très caractéristique pour des jeunes habitants de Varsovie.

Les affiches présentées à l’exposition dans leur ensemble montrent des approches diverses, même si on pouvait remarquer quelques visions et points des vue communs : l’architecture, les derniers événements sociaux, des images liées au blason de Varsovie (une sirène qui apparaît dans divers contextes.) Quelques affiches faites à la main (influence de la tradition de l’école de l’affiche polonaise, toujours vivante parmi certains designers).
Dans l’ensemble, les affiches avaient un style qui en France peut être considéré comme un peu trop classique et académique : calligraphie, contraste du noir et blanc qui font référence au primitivisme. Mais ces styles sont, selon moi, justifiés pour représenter les sentiments liés à Varsovie, capitale marquée par la deuxième guerre mondiale et le communisme où la couleur grise de l’architecture et l’espace urbain sobre sont presque omniprésents.
Personnellement j’ai beaucoup apprécié l’affiche conçue par Beata Pofelska, qui montre un arbre avec l’inscription « 1923-2013 Drzewo/Ogró Krasińskich », « 1923-2013 l’arbre/le parc de Krasinski ». Cette affiche renvoie au contexte du scandale avec la mairie de Varsovie qui restaure le parc en coupant les vieux arbres plantés en1923, ce qui a provoqué une vague de manifestations des habitants.

L’identité visuelle créée par Mateusz Machalski est basée sur le caractère Woodie Regular. En noir et blanc, avec des lignes diagonales répétitives et un effet linogravure ; l’identité, très contrastée et sobre est – selon moi – graphiquement assez intéressante.

Une seule remarque aux organisateurs : l’organisation et la présentation de l’exposition restaient assez classiques et non innovants, probablement à cause du coût.
Il est peut-être aussi important de dire un mot sur la formule d’évènement, le vernissage a eu lieu dans un de clubs populaires de Varsovie, ce qui permet de montrer l’exposition a un grand public (environ 800 personnes).

Plus des photos sur www.janmichalowski.tumblr.com
Le site de Monika Seyfried

 

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Pieter Hugo, Galerie Stimultania (Strasbourg)


Originaire du Cap, en Afrique du Sud, Pieter Hugo présente par la photographie un visage singulier de son continent et de la vie qui s’y déroule. Ce sont des scènes qu’on ne voit habituellement pas lorsque l’on représente l’Afrique, en marge donc de l’image classique que nous en renvoie la photographie contemporaine. Pour ce faire, Pieter Hugo se concentre sur des contextes presque hors du commun, comme des anecdotes, des détails pourtant dignes d’être transmis au monde. Il en résulte des séries d’images fortes, dont le format imposant et le piqué ne sont pas sans évoquer une esthétique picturale.
L’exposition adaptée à la modeste superficie de la galerie permet tout de même d’envisager trois axes de son travail : les plateaux de cinéma de Nollywood, les dompteurs de hyènes ainsi que des portraits de familles blanches d’Afrique du Sud.

extrait de la série Nollywood

extrait de la série Nollywood

extrait de la série The Hyena and Other Men

extrait de la série The Hyena and Other Men

extrait de la série <i>The Hyena and Other Men</i>

extrait de la série The Hyena and Other Men

extrait de la série Messina / Musina

extrait de la série Messina / Musina

 Pieter Hugo – This Must Be The Place
(première exposition personnelle en France)
à la Galerie Stimultania, jusqu’au 17 mars 2013

 Galerie Stimultania

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Archives d’un passé proche


Applications iPad réalisées dans le cadre d’un workshop pendant la semaine Hors-limites proposé par Philippe Delangle, Jérôme Saint-Loubert Bié et Dominique Auerbacher et avec comme intervenant extérieur Kévin Donnot (suivi des projets et développement).

L’avènement du numérique a modifié considérablement notre rapport à la production, à la diffusion, et à la conservation des images. Les supports d’archives photographiques ont été renouvelés, adaptés à l’ère du numérique, parallèlement à la démocratisation des ordinateurs, ou plus récemment, des tablettes. L’utilisation des diapositives, par exemple, largement répandues jusque dans les années 90, n’est plus d’actualité.

À partir de ce constat, il s’agissait de concevoir à partir d’images d’archives (qu’elles soient privées ou publiques, et familiales, commerciales, pédagogiques, ou artistiques) choisies par les étudiants, des projets qui permettait de les rendre à nouveau consultables, avec une lecture spécifique, sous la forme contemporaine d’une application pour tablette de type iPad.

Cliquer sur les titres pour voir les vidéos.

DUPLI_0000Mickaël Cunha et Eva Coste, Dupli

Pour réaliser ce projet, nous avons puisé dans le fonds conséquent et diversifié des archives de diapositives de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. C’est dans l’intention de donner une seconde vie à un médium aujourd’hui délaissé, que nous avons créé une application iPad qui permet de consulter ce fonds. La navigation d’un nombre limité de diapositives se fait de manière ludique, tout en conservant les propriétés de transparence et de projection de cet objet aujourd’hui méconnu ou oublié des nouvelles générations. Plusieurs niveaux de lecture s’offrent à l’utilisateur : dans un premier temps, une vision brute de l’objet ; sa matière, sa forme et ses annotations, principalement manuscrites. Dans un deuxième temps, l’activation de l’éclairage de l’arrière plan fait apparaitre les images qui étaient masquées initialement. Un double clic sur celles-ci lance un diaporama, d’une courte séquence d’images, où l’objet disparait au profit de sa projection.

MGMBI_0001Marie L. et Charlotte Parisse, MGMBI – Ma grand-mère en bikini sur Internet

La question qui a orienté notre projet est la suivante : quelle manipulation des images du passé proposer dans un dispositif interactif ?

Les photographies qui ont servi de base, sont issues d’un vieil album de famille. Quel sens, quel effet produirait la vision de ces images intimes au sein d’une application publique ? L’idée du voyeurisme est venue ainsi.

Le principe de l’application est simple. Deux photographies de ma grand-mère (jeune) apparaissent sur la page d’accueil de l’application, qui reprend une page de l’album d’origine pour fond. La première est une photo d’identité, l’autre la présente en pin-up, allongée au bord de la mer. Superbement dénudée, le regard pétillant, le sourire au lèvre, la photographie attire l’attention du spectateur, qui s’empresse de zoomer pour voir un peu mieux la chose. Hélas, lorsque ses doigts glissent en s’écartant sur l’écran de l’Ipad, la photographie tend à disparaître et se métamorphose en une autre photographie.

Les photographies qui succèdent au zoom sont issues de Google Images. Il s’agit d’images similaires proposées par le moteur de recherche, lorsque que l’on soumet une image. Google procède en fait par des analogies de couleurs et de compositions.

Chaque nouvelle image sélectionnée selon ce principe est soumise à son tour à Google, qui nous propose une série voisine, et ainsi de suite.

Cette méthode nous a permis d’obtenir une suite photographique inattendue, et dont le passage d’une image à l’autre s’opère de manière progressive. L’application fonctionne en boucle.

Uroboros_0005Florian Veltman, Ouroboros

Ouroboros est une application permettant d’explorer, tel un archéologue, un monde disparu. Le monde en question est celui d’un jeu vidéo massivement multijoueur défunt, nommé Ragnarök Online. Avec la disparition d’un jeu de ce type, de nombreuses histoires et des relations entre joueurs disparaissent.

En récupérant des données brutes du jeu, une carte a pu être reconstituée, qui est accessible de manière dénuée de son habillage d’origine. Sur la carte, on peut voir le parcours d’un joueur, avec des points clés montrant des captures d’écran du jeu. L’idée est de montrer certaines histoires que vivaient les joueurs, en mettant en avant l’idée qu’avant, ces histoires se déroulaient dans un « monde persistant ».

Photos et vidéos des projets : Mickaël Cunha et Eva Coste

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