Mot-clé : flux

Élise Gay & Kevin Donnot (E+K)

KD : C’est plutôt de l’automatisation que j’appellerais technique, pour la mise à jour technique, pour le flux de travail de l’édition. Cela ne l’est pas du tout pour de la création. Dans Coder le Monde, l’édition générative était justement là pour apporter des systèmes de circulation non-linéaire et des systèmes de lecture alternative. Pour ACB et cet outil, c’est purement technique : pour faciliter le flux de travail autour d’un projet. Cela n’a pas d’impact sur la mise en forme, nous aurions très bien pu couler les textes de la même façon sur InDesign, mais nous nous serions coupés de cette possibilité de mise à jour et de publication multi support.

Julie Blanc & Quentin Juhel

JB : La problématique du web, c’est que c’est un flux, mais lorsque nous mettons en page nous avons besoin de découper ce flux de textes, en bloc pour en faire des pages. Cette fonctionnalité n’existe pas dans le web, le CSS regions c’est une proposition pour faire ça. Mais comme l’indique Quentin, cela a seulement été implémenté pendant un laps de temps très court – peut-être moins de 3 ans sur Chrome, dans le moteur de rendu Webkit. Alors c’est assez rare, d’habitude tout ce qui est implémenté sur le web, n’est jamais détruit – pour le coup c’est vraiment un contre-exemple. Donc, quelqu’un a mis en ligne un script qui simule cette fonctionnalité.

Garance Dor & Vincent Menu

GD : Évidemment le format est un clin d’œil au format du disque puisque la pochette plastique est une pochette conçue pour les 33 tours et on se cale sur ce format. C’était aussi un clin d’œil à des revues de poésies sonores comme OU, qui emploient le même format, il me semble. Et la partition en elle même : on aurait pu choisir un autre mot puisqu’il y en d’autres : instruction, protocole, mode d’emploi… on a choisi justement ce mot dans son rapport à la musique à partir du moment ou justement la musique s’est emparée de la partition comme un outil élargi, n’étant plus seulement une notation, mais aussi un dessin. À partir du moment où la partition est devenue graphique, dans les années 50 avec John Cage [^John Cage est un compositeur, poète et plasticien américain.] notamment, et de la porosité qui s’est alors instaurée entre des plasticiens qui étaient également musiciens et qui travaillaient à des partitions qui finalement devenaient uniquement textuelles comme les partitions Fluxus, par exemple.

Mathieu Tremblin

Ce que je retiens de cette période concernant la pratique artistique d’intervention urbaine, c’est un nécessité toujours plus forte de travailler l’adresse des gestes artistique. Je suis beaucoup intervenu dans mon quartier en pensant des propositions « de là pour là ». J’ai peint un mur d’escalade spontanément avec Alexander Raczka à propos de la mauvaise gestion du nouveau parc de jeux qui a mis près de six mois avant d’être opérationnel. Et puis il y a eu cette collaboration avec Cynthia Montier pendant le premier confinement où nous avons utilisé des encombrants au pied de notre immeuble pour transformer un arbre en cadrant solaire. C’était une œuvre à l’adresse des habitants. Regarder l’ombre de l’arbre tourner dans la journée, c’était une manière d’embrasser la lenteur et de conscientiser la suspension des flux des corps, des véhicules et des marchandises à l’échelle planétaire : une manière d’être dans un ici et maintenant sur lequel l’économie n’avait plus de prises.

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