Mot-clé : indesign

Élise Gay & Kevin Donnot (E+K)

L’idée était d’utiliser le code comme un programme qui mette en forme. Nous n’utilisons pas InDesign pour faire de la mise en page sur ce projet, mais plutôt les spécifications des média print du langage CSS [...] Nous avons automatisé la mise en page. Nous avions repris un outil de OpenSource Publishing (OSP) qui s’appelle HTML2Print, qui permet de régir des marges, des fonds perdus et d’avoir un mode de visualisation et un mode d’impression.
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À partir des maquettes sur InDesign [...], nous produisons des gabarits HTML et CSS, puis nous mettons ces gabarits dans HTML2Print. Ensuite, les contenus enrichis en Markdown et YAML sont interprétés par un système de gestion de contenu en PHP qui génère du HTML, qui à son tour est envoyé au système HTML2Print produisant ainsi la mise en forme.
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Nous avons converti les couleurs parce qu’il y a pas mal de soucis, entre la génération d’un PDF imprimable professionnelle, aux normes etc. et le fichier qui sort d’un navigateur, il y a un peu de marge. Donc on utilise Acrobat pour cela et InDesign nous sert à faire un PDF final pour être sûrs de ne pas avoir de soucis d’export.
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EG : Dans la majorité de nos productions, nous utilisons des programmes, des logiciels différents. Nous ne nous cantonnons pas du tout exclusivement à InDesign : nous piochons dans des outils existants, et lorsqu’ils n’existent pas, nous les développons.
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Pour une collection qui s’appelle « Script », nous avions produit un outil de travail d’éditions en ligne qui permet de faire toute la préparation de copie en ligne puis d’exporter directement un format intermédiaire, interprétable automatiquement par InDesign. Ou d’exporter un pdf, du XML TEI ou du CAIRN qui est directement gérable par la plateforme de publication scientifique CAIRN. L’idée de cet outil est de centraliser l’ensemble des moments de l’édition.
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Tu ne peux pas passer d’InDesign – d’une maquette ou tu as les drapeaux – à une publication numérique, parce qu’il y a plein de choses qui sont spécifiques au style et à InDesign.
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EG : Donc toutes les corrections qui ont été faite sur InDesign dans un dernier temps, en correction sur maquette, ne sont pas dans les documents Word envoyés à la base.
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EG : il y a peu d’image, la seule chose que nous faisons sur InDesign : c’est l’intégration des images. Tout se fait automatiquement pour le texte et pour les images, nous voulons pouvoir les gérer.
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Nous voulions plutôt un fichier InDesign utilisable pour pouvoir facilement le ré-agencer.
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Après l’expérience de Coder le Monde, nous avons préféré l’usage de moulinette produisant des documents InDesign modifiables à partir desquelles nous générons des pdfs.
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KD : Puis après je peux exporter le contenu formaté en InDesign, en pdf, en e-pub en XML-TEI et en CAIRN. [...] L’export InDesign permet de récupérer un fichier XML qui est maison [customisé]. Il sert de format de fichier spécifique à notre plateforme et à notre moulinette d’interprétation des données, qui va l’interpréter en fonction de la maquette de la collection.
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EG : Pour une collection où la mise en page est toujours la même, où il y a beaucoup de texte, cet outil est idéal parce que la mise en page est assez facilement automatisable. Nous le paramétrons une fois. Puis les notes de bas de page se font automatiquement avec l’outil d’InDesign. C’est uniquement sur ce genre de contenu que l’outil fonctionne très bien.
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KD : Le format intermédiaire entre cet outil et InDesign, est ce format de fichier XML un peu spécial, générique et standard ainsi que le JavaScript interprétant la maquette qui est spécifique pour chaque projet. Cela nous permet d’aller très vite.
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KD : C’est plutôt de l’automatisation que j’appellerais technique, pour la mise à jour technique, pour le flux de travail de l’édition. Cela ne l’est pas du tout pour de la création. Dans Coder le Monde, l’édition générative était justement là pour apporter des systèmes de circulation non-linéaire et des systèmes de lecture alternative. Pour ACB et cet outil, c’est purement technique : pour faciliter le flux de travail autour d’un projet. Cela n’a pas d’impact sur la mise en forme, nous aurions très bien pu couler les textes de la même façon sur InDesign, mais nous nous serions coupés de cette possibilité de mise à jour et de publication multi support.

Julie Blanc & Quentin Juhel

FJ : Question un peu bête : Il aurait été envisageable d’utiliser des techniques mixtes comme l’usage de script sur InDesign ?
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L’usage de script avec InDesign oblige à rentrer et s’enfermer dans une logique propriétaire. Les scripts utilisent une forme de JavaScript dédiée à une version précise d’InDesign.
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Il n’y avait pas d’intérêt à le faire pour ce projet-là. Mais personnellement je ne vois pas trop l’intérêt du scripting InDesign, car maintenant nous savons que nous pouvons réaliser un livre avec un navigateur.
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JB : C’est pas du tout le même point de vue. Nous sommes tellement libres avec ces navigateurs et les technologies web, dans le sens où nous pouvons brancher tant de choses ensemble. Alors qu’avec InDesign tu dois développer ton propre script, partir de zéro pour faire un projet.
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Alors qu’avec InDesign je crois qu’il n’y a pas de sémantique, alors que c’est super important en HTML. Tu ne peux pas composer sans sémantique : avec <h1> pour les titres <p> pour les paragraphes etc… InDesign, tu as beau avoir des feuilles de style, tu dois sélectionner les éléments.
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QJ : Sur InDesign tu peux quand même faire des imports XML
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J’ai dit, à propos d’InDesign, que je ne comprenais pas pourquoi l’utiliser avec des scripts mais ce n’est pas pour autant que l’il ne faut pas le faire.

Mathieu Tremblin

MT : Ok, revenons à ta question. Tu l’as assez bien identifié, à l’origine les éditions Carton-pâte en 2007, ce sont des fanzines que nous pouvions réaliser avec des camarades issus de mon crew de graffiti et que nous n’avions pas les moyens d’éditer en grande quantité. Il s’agissait de tirages confidentiels diffusés de la main à la main. Ils étaient presque vendus à prix coutant parce qu’ils coutaient cher à produire. Jiem L’Hostis, lui, utilisait vraiment la photocopieuse en collant les photos et le texte pour composer sa mise en page. C’est un parti pris qui existait à cette époque dans le monde du graffiti. De mon côté, je faisais de la mise en page avec des logiciels comme QuarkXpress ou InDesign : des outils liés à la production industrielle du livre. Très vite, je me suis dit que c’était dommage que le cadre éditorial soit tributaire d’une logique marchande. Je trouvais que ce rapport à l’autoédition à l’époque d’Internet méritait d’être repensé. Le mode de production induisait une certaine rareté. Je ne voyais pas en quoi limiter le nombre d’exemplaires apportait quoi que ce soit au travail.

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