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Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

La famille de caractères Messine


La Messine est une famille de caractères typographiques exclusivement créée pour l’École Supérieure d’Art de Lorraine, Metz (ÉSAL). Réalisée au cours de trois ateliers intensifs encadrés par Jérôme Knebusch, enseignant à l’ÉSAL, et Alejandro Lo Celso, dessinateur de caractères argentin, elle a entièrement été dessinée par des étudiants issus de diverses promotions de l’ÉSAL.

Images extraites de la présentation faite lors du séminaire international de typographie Let’s Type à l’ÉSAL le 20 février 2014.

Images extraites de la présentation faite lors du séminaire international de typographie Let’s Type à l’ÉSAL le 20 février 2014.

 

C’est lors d’un premier workshop en janvier 2011 que le projet a débuté par la réalisation du caractère Messine Titrage, initialement destiné aux titres de la revue Le Salon n°4 du Centre de Recherche image.dispositifs.espace de l’ÉSAL. Ce caractère se situe historiquement entre l’âge typographique transitionnel du début du XVIIIe siècle et moderne de la fin du XVIIIe siècle, entre le travail de John Baskerville et de Firmin Didot. Les empattements fins et allongés, le dessin finement modulé, les gouttes toutes différentes ainsi que les ligatures excentriques sont les caractéristiques de cette typographie.

 

Le travail au sein des différents ateliers intensifs a été réparti en plusieurs groupes chacun chargé d’une tâche particulière : les uns étaient tenus de travailler sur les proportions verticales et horizontales des glyphes, les autres sur le contraste (les différences entre pleins et déliés), d’autres encore sur les terminaisons des lettres (les empattements et les gouttes), sur la recherche de nouvelles formes ou encore sur l’ancrage historique du caractère.
Le second atelier intensif s’est déroulé en juin 2012. Le but de ce nouvel atelier était d’agrandir la famille de caractères en réalisant la Messine Quotidienne, un caractère de texte basé sur la version Titrage, plus fort (la graisse et les empattements sont plus épais) et plus large. Le caractère Messine Sens, une version sans sérif, ainsi que la Messine Italique ont alors également été débutés. Après le temps de l’atelier intensif, de long mois d’échanges par mail ont permis à la Messine Quotidienne d’être utilisable à partir du mois d’avril 2013.

 

C’est très récemment, en février 2014, que s’est tenu le troisième atelier intensif. Celui-ci a permis aux étudiants de l’ÉSAL de poursuivre le projet amorcé lors des précédents ateliers en travaillant notamment sur la Messine Sens et la Messine Italique et en débutant le dessin de la Messine Gras, une version grasse de la Quotidienne, et des pictogrammes en vue de la signalétique de l’école. En effet, l’ensemble du travail s’effectue selon les besoins de l’école : tailles, fonctions et usages déterminent les dessins.

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La famille de caractères ne devrait pas encore avoir fini de s’agrandir car la liste des éventuelles extensions est longue : Messine Titrage Italique, Messine Titrage Gras, Messine Titrage Gras Italique, Messine Quotidienne Gras Italique, Messine Sens Italique, Messine Sens Maigre, Messine Sens Gras, Messine Sens Maigre Italique, Messine Sens Gras Italique, Messine Sens Pochoir, Messine Sens Pochoir Italique… Il semblerait qu’Alejandro Lo Celso fasse encore de nombreux allers-retours entre Metz et Córdoba (Argentine) !

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Messine a reçu deux distinctions internationales : une mention honorable au concours étudiant de dessin de caractères de Fine Press Book Association aux États-Unis et une participation à l’exposition «Ampersand 2013», exposition internationale de dessin de caractères d’étudiants, Brighton, 28 juin 2013, Royaume-Uni.

Plus d’informations et d’images sur le blog de l’Atelier de design graphique et typographie de l’ÉSAL.

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Exposition Qui ? Résiste à la Gaîté lyrique


Exposition Qui? Résite à la Gaîté lyrique

En attendant la rentrée strasbourgeoise, l’exposition Qui ? Résiste initiée au printemps dernier à la médiathèque de la HEAR dans le cadre de graphisme en France 2014 joue les prolongations au Centre de ressources de la Gaîté lyrique. C’est l’occasion pour les parisiens de (re)découvrir les 13 numéros de la revue de Pierre di Sciullo dans une nouvelle configuration conçue par ses soins en collaboration avec les étudiants de l’atelier Communication graphique.


Exposition Qui ? Résiste

19 septembre – 12 octobre 2014
Vernissage le vendredi 26 septembre à 19h

La Gaîté lyrique – Centre de ressources
3 bis rue Papin
75003 Paris

Horaires :
mardi au samedi de 14 h à 20 h
dimanche de 14 h à 18 h

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“Reading Andy Warhol” au Bandhorst Museum


Andy Warhol
Qu’Andy Warhol ait eu une pratique régulière du dessin en plus de ses productions artistiques principalement liées à la sérigraphie et au film cela ne nous surprend guère notamment depuis l’exposition de Bâle Warhol’s drawings (1942-1987) en 1998. Dès cette « révélation » de nombreux livres consacrés à cet aspect de son œuvre ont été édités* ; une nouvelle exposition de ses dessins se tient d’octobre 2013 à janvier 2014 à la Pinacothèque der Moderne à Munich, exposition assez conséquente puisque 300 dessins y figurent. Mais ce qui est plus étonnant c’est ce qui est montré dans une autre exposition montée en parallèle au Bandhorst Museum (à deux pas de la Pinacothèque der Moderne) : « Reading Andy Warhol ».Warhol a eu une passion pour les livres qui ne s’est jamais démentie ; elle fut déterminée et régulière avec une activité qui va de ses années d’étudiant dans les années 1940 jusqu’à sa mort en 1987.

C’est au cours de ses études au Carnagie Insitute of Technologie de Pittsburg qu’il perfectionne la technique du dessin tamponné (dessin sur du papier hydrofuge où il retrace les contours de ses dessins — effectués d’après des photos de magazines — à l’encre encore humide sur un papier absorbant qui ressemble à du buvard ; ce procédé enrichit son trait en lui donnant une texture proche de celle de monotypes). Il s’installe ensuite à New-York et sa première signature sous de nom de « Warhol » et non Warhola paraît dans des magazines comme Glamour, Vogue et Harper’s Bazaar.
Il ne se cache pas d’être dessinateur publicitaire contrairement à d’autres artistes. Comme jeune artiste dans les années cinquante, il créé de drôles de brochures qu’il distribue comme cadeaux promotionnels dans le monde qu’il fréquente alors, celui de la mode à New York. Les réalisations sont soignées mais peu luxueuses : impressions offset en une couleur, et dans ce cas l’impression sur papier teinté dans la masse, ou en 2 ou 3 couleurs ; les formats sont variables ; ils restent cependant de petite taille et le tirage souvent de l’ordre d’une centaine d’exemplaires.
Il faut peu de temps pour qu’il se fasse repérer par les professionnels et qu’il reçoive des commandes de grands éditeurs tels que Doubleday ou New Directions pour la conception de couvertures et d’illustrations de livres de cuisine ou de livres pour enfants. Il illustre les couvertures de romans célèbres comme « Le rouge et le noir » de Stendhal, « Manon Lescaut » de l’Abbé Prévost. Nous sommes dans les années soixante et Warhol est alors un illustrateur publicitaire connu.
Puis il connaît la gloire avec la Factory mais n’en délaisse pas pour autant l’édition : d’une part, il donne des sérigraphies et des photos pour leurs livres de poésie à des auteurs avec lesquels il est ami ; d’autre part avec d’autres artistes de la Factory, il continue à faire des ouvrages illustrés à l’aide de photographies et de matériaux de films créés sur place. Il entreprend également un travail d’écriture à partir d’enregistrements sur bande audio questionnant ainsi les limites d’une littérature conventionnelle.

La scénographie de cette exposition, respectant la chonologie des créations plonge les ouvrages dans l’obscurité ; les murs noirs sont animés par des reprises d’illustrations au trait ou des citations projetées en lumière par des gobos (plaque métallique, sur laquelle est découpé, le plus souvent au laser, un motif qui, placée devant un projecteur permet d’obtenir une image lumineuse du motif). Toute laconcentration peut donc être consacrée aux ouvrages exposés dans des vitrines sur pied et murales peu profondes laissant ainsi un rapport de proximité avec le visiteur/regardeur.

Andy Warhol’s Index (consultation en vidéo)

Andy Warhol Drawings His Early Pop-Art Drawings Published by Chronicle Books (Octobre 2012)

Andy Warhol: Drawings and Illustrations of the 1950s Ivan Vartanian (Février 2009)

From Silverpoint to Silver Screen: Andy Warhol 1950s Drawings James Hofmaier, Sydney Picasso et Daniel Blau (Novembre 2012)

Andy Warhol: Drawings 1942-1987 Mark Francis, Dieter Koepplin (Octobre 1999)

Andy Warhol: Strange World: Drawings 1948-1959

Paul Kasmin Gallery de Todd Alden (Janvier 2009)

Andy Warhol Men Alan Cumming et Andy Warhol (Octobre 2004)

 Andy Warhol: Private Drawings from the 1950s (Janvier 1999)

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“Shit Must Stop” Must Not Stop


visuel_SMS À partir du 1er juillet et jusqu’au 27 septembre 2014 se tiendra, au sein de la Bibliothèque des Musées de Strasbourg, l’exposition “Shit Must Stop” Must Not Stop. L’occasion de découvrir les projets réalisés par des étudiants de la HEAR et initiés lors d’un workshop en novembre dernier autour de la revue artistique Shit Must Stop, dont les six numéros ont été publiés en 1968.

Cette production hors du commun à l’initiative de l’artiste et galeriste américain William Copley, est le résultat d’une volonté de contourner les institutions muséales, ainsi que d’une réflexion sur la reproductibilité de l’œuvre d’art. Ces boîtes envoyées par courrier, regroupaient les production de nombreux artistes, de jeunes créateurs à peine connus tout comme des talents confirmés (Arman, Christo, Marcel Duchamp, Man Ray, Roy Lichtenstein, entre autres).

Le temps du workshop a été, au-delà de l’apprentissage historique et théorique, l’occasion pour les étudiants de questionner les positionnements de l’époque, de les réactualiser, de réactiver ces publications à travers des pratiques et des techniques contemporaines. Les 6 “relectures”  réalisées par les étudiants ainsi qu’une sélection des boîtes originales provenant des collections de la bibliothèque seront visibles le temps de l’exposition.

S.M.S. n°5, octobre 1968, édité par the letter edged in black press

S.M.S. n°5, octobre 1968, édité par The Letter Edged In Black Press


Shit Must Stop Must Not Stop
1er juillet — 27 septembre 2014

Bibliothèque des Musées de Strasbourg
1, place Jean Arp, 67000, Strasbourg

Une proposition de Nicolas Fourgeaud, Anne Laforet, Yohanna My Nguyen et Jérôme Saint-Loubert Bié.

Avec les travaux de Mathilde Barbey, Magali Brueder, Quentin Chastagnaret, Laure Cohen, Akaash Collet, Florian Cornu, Erwan Coutellier,  Lucas Descroix, Juliette Dubus, Josué Graesslin, Quentin Juhel, Caroline Lambert, Djelissa Latini, Alban Leven, Arman Mohtadji, Maxime Mouysset, Benjamin Riollet et Valentin Robinet.

Communication et identité graphique de l’exposition : Lucas Descroix et Arman Mohtadji

Un catalogue sous forme d’édition électronique sera envoyé par email, sur inscription.

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« Let’s Type » – Spécimens


Spécimens typographiques issus de fonderies basées dans différents pays distribués lors du séminaire Let’s Type qui s’est tenu à Metz le 20 février 2014.

 

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