14/12/2015 |
Par Loïc Horellou
Les 29 et 30 octobre 2015 ont eu lieu à Lyon les Assises nationales des écoles supérieures d’art. Ce rassemblement, organisé par l’ANdÉA (association nationale des écoles d’art) avait déjà eu lieu il y a 10 ans à Rennes et avait permis de dresser un état des lieux de l’enseignement supérieur artistique dépendant du ministère de la culture.
Demain l’école d’art, enseigner le design
Le rassemblement lyonnais avait pour titre «Demain l’école d’art». De manière générale on peut constater que le programme a été respecté, mais il est peut être dommage que les 2 journées n’aient que peu servi à évoquer les problèmes de l’école d’art aujourd’hui.
Outre 2 grandes tables rondes en plénières qui ouvraient et fermaient les journées, avaient lieu un nombre assez conséquent (32) de tables rondes regroupées en 4 grands thèmes :
— Enseigner l’art et le design.
— L’enseignement supérieur artistique : une structuration spécifique.
— Autonomie et spécificités de l’enseignement artistique – tous pluridisciplinaires ?
— Fonctions sociales et politiques des écoles supérieures d’art.
Chaque table ronde était modérée par 2 personnalités issues des écoles d’art et de 1 ou 2 intervenants qui avaient un temps de parole de 10 minutes chacun, le restant (sur une heure au total) devant servir aux échanges avec la salle.
Le temps d’intervention de 10 minutes est relativement court :
— Trop long pour se contenter d’un bref résumé.
— Trop court pour trop rentrer dans les détails ou se permettre trop de digressions.
C’est une durée qui demande un minimum de préparation et de bien sélectionner les 2 ou 3 idées principales que l’on souhaite développer. Par ailleurs c’est un temps qui peut générer des propos un peu excessifs ou caricaturaux : il faut faire réagir les personnes qui sont dans la salle, et de toute manière on ne peut pas se permettre trop de finesses dans son argumentaire.
Le modérateur a également un rôle assez important, il doit être capable de réaliser des synthèses rapides entre les différentes interventions, et si un public s’avère peu réactif, c’est souvent lui qui aura la charge de questionner le ou les intervenants et ainsi d’orienter le débat.
Durant les «assises des écoles d’art» nous avons bien entendu eu de tout:
— Des interventions très intéressantes et dont les enjeux ont été clairement posés.
— Des interventions pas ou peu préparées qui n’ont généré aucun débat.
— Des interventions trop préparées au ton quasi définitif, n’incitant à poser aucune autre question.
— Des modérateurs capables de synthèses et de rebonds qui relançaient le débat.
— Des modérateurs complètement désintéressés par les questions posées lors des tables rondes dont ils avaient la charge.
En dehors des tables rondes et en attendant leurs retranscriptions, ce genre de grand rassemblement vaut surtout pour toutes les rencontres de différentes personnes intervenant dans la majorité des écoles supérieures de France (plus quelques écoles étrangères). C’est un des endroits où se préparent les workshops, jurys, rencontres et croisements qui viennent ponctuer les différents cursus de nos écoles (sans parler des échanges qui ont également lieu sur les aspects administratifs et juridiques des écoles).