Drawing
Erwan & Ronan Bouroullec, Cornel Windlin, Drawing, JRP|Ringier, Zürich, 2013
Entre 2011 et 2013, deux expositions monographiques présentent pour la première fois au public les dessins de Ronan et Erwan Bouroullec*. Les frères Bouroullec, qui travaillent en duo depuis quinze ans, sont aujourd’hui au cœur de l’actualité internationale du design. Ils conçoivent des formes originales, colorées, souvent modulaires ; à la fois organiques et oniriques, leurs créations sont quelque part entre esprit pratique, vision futuriste et jeu d’enfant.
Mais leurs dessins me semblent plus révélateurs de cet univers que les objets eux-mêmes. Dans la temporalité du processus créatif, ils sont plus proches de l’imagination que du meuble fini : je crois (peu de précisions sont données à cet égard) qu’il s’agit pour beaucoup des premiers dessins, ceux qui amènent doucement l’idée dans le réel. Destinés non à la communication mais à la réflexion, ce sont des tentatives pour amener l’idée hors de l’abstraction et lui faire épouser sa première forme tangible. Pouvant s’apparenter à des “images de pensées”**, ils nous plongent dans l’intimité des designers dont ils prolongent l’imagination.
À l’occasion de ces expositions et de la rétrospective qui vient de s’achever en septembre aux Arts Décoratifs à Paris, la maison d’édition JRP|Ringier a publié l’ouvrage Drawing, qui rassemble près de neuf cents dessins des frères Bouroullec réalisés entre 2004 et 2012. La conception du livre a été confiée au graphiste et typographe suisse Cornel Windlin, dont les partis pris radicaux font de Drawing, plus qu’une simple présentation de leurs dessins, une véritable plongée dans l’univers des frères Bouroullec. L’ouvrage a été primé au concours des plus beaux livres suisses de l’année 2012.
Drawing mesure 21 par 28,5 centimètres. Fait assez rare pour être noté, le livre commence par un texte de Cornel Windlin, qui explique sa rencontre avec les frères Bouroullec et sa démarche face à leur incroyable production graphique : le graphiste est auteur à part entière. Cette production graphique nous est montrée à l’état brut en deuxième et troisième de couverture : piles de carnets, caisses de feuilles volantes soigneusement triées. Les dessins sont présentés sans légendes, hors contexte, rapportés tous à la même échelle à raison d’un dessin par page. Le dessin pour lui-même : une façon de garder une part de mystère dans le travail des frères Bouroullec, mais aussi un aveu de modestie de la part du graphiste, démuni devant l’ampleur du matériau brut.
Dans une couverture souple, les 864 pages intérieures imprimées sur un papier couché très fin (51g/m²) obligent le lecteur à poser le livre sur une table. Ce n’est pas un livre que l’on transportera pour le feuilleter en chemin : il faut le manipuler avec délicatesse, en invités respectueux de l’univers presque intime des frères Bouroullec. Les grands rabats de la couverture enveloppant des pages qui ne s’ouvrent pas complètement renforcent ce registre de l’intimité.
Les folios, placés à l’intérieur près de la reliure, ne renvoient à aucun index. Leur rôle minimal est de permettre au lecteur de retrouver une page dont il a noté le numéro. Seul signe d’un classement, les dessins sont regroupés par année — comme dans les archives des frères Bouroullec. Des ouvertures de chapitre épurées énoncent ainsi “2004”, “2005”, “2006”, mais encore faut-il tomber sur l’une de ces dix pages esseulées parmi les 864 autres !
Le titre enfin joue sur l’ambiguïté du mot anglais drawing : au lieu du pluriel drawings qui eût insisté sur la quantité des dessins reproduits, drawing au singulier désigne la pratique du dessin constante et commune aux deux frères depuis le début de leur carrière. Le nom se confond alors avec le verbe to draw, dont la forme propre à l’anglais du “présent continu” accentue encore l’idée d’un processus ininterrompu, en cours, ongoing.
Ce qui fait de Drawing un livre inscrit dans le temps, mais témoignant d’un processus non limité par lui. À explorer avec étonnement.
*L’exposition “Bivouac” au Centre Pompidou de Metz puis au MCA de Chicago et l’exposition “Album” au Vitra Design Museum de Weil am Rhein.
**Marie-Haude Caraës & Nicole Marchand-Zanartu, Images de pensée, RMN, Paris, 2011.
Sources :
texte d’introduction de Drawing, Cornel Windlin.
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Paris Photo 2013
Le 14 novembre dernier, tous les élèves de la section Communication Graphique de la HEAR se sont donné rendez-vous à Paris à l’occasion de la semaine de la photo. Entre Paris Photo, FotoFever et Offprint, nous donnons à voir une sélection de photographies ou d’éditions qui nous ont marqués lors de ce week-end.
Voila la preuve que le “planking” existait déja bien avant qu’il devienne populaire !
Richard Horvath
Benjamin Riollet
Djelissa Latini
Janice Guy, Untitled, 1977.Yancey Richardson Gallery, New York.À Paris-Photo on pouvait voir de nombreux visiteurs prendre en photo des photos (et réciproquement…).
Jérôme Saint-Loubert Bié
Cette photo était aussi en petite taille, pour l’acheter moins cher.
Mathilde Andres
La photo, c’est chouette !
Clara Neumann
Juliette Dubus
Josué Greasslin
Des photos “ratées” vraiment pas communes…
Erwan Coutellier
Florence Boudier
“When I was a child I dreamed of being an astronaut. There was a rocket-shaped slide near my house. I often perched on it at night, gazed at stars, thought of distant planets and space adventures.”
http://ivanmikhaylov.com/photoalbums/20716
Kenza Boukeroui
De l’objet peint pris en photo, voilà une version florale d’Alexa Meade. Visiblement ce n’est toujours pas au goût du jour.
Hugo Haeffner
Frankfürter.
Yohanna My Nguyen
La photo d’un ouvrage mythique discrètement placé en bas de la vitrine d’un antiquaire…
En 2006 il était estimé chez Christie’s entre 9,470 et 15,152 $.
Philippe Delangle
Auteure anonyme
Quentin Chastagnaret
Léna Robin
Une édition présentant une sélection de photographies de Lara Dhondt, prises en 2012 et 2013. Mise en page par le studio Jurgen Maelfeyt.
Zoé Quentel
Tirage argentique d’après fichier numérique, encadrement avec découpe numérique du passe-partout, carte postale. 30x40cm.
D’autres compositions ici.
Magali Brueder
Holy Bible est une vraie bible à tous les sens du terme ! Et un excellent point d’entrée vers l’énigmatique et fascinante Archive of Modern Conflit. Plus sur les auteurs et l’AMC
Alain Willaume
Photographie tirée d’une série re-présentant la région de Tōhoku au Japon, un an après le passage du tsunami.
Romain Goetz
Mise en scène à la plage.
Estelle Bizet
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