15/11/2014 |
Par Angéline Girard
Je viens de passer voir l’exposition « Onze.Onze ». Enfin « passer ». Elle n’est pas de celles où l’on passe mais plutôt de celles où l’on reste. À travers des vidéos, des installations, des applications et des photographies, les étudiants de l’atelier de Communication graphique y explorent depuis 2012 la commémoration de l’armistice du 11 novembre.
Je dois avouer que ces cérémonies m’ont toujours un peu ennuyée. Trop sérieuses. Mais là, c’est différent. Est-ce parce j’ai été accueillie à bras ouverts par des soldats en délire sur le portail ? Peut-être… Forcément le soldat en uniforme, ça fait toujours son effet. Même la cour avec ses nombreuses tentures m’évoque une fête.
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Les festivités se poursuivent à l’intérieur avec des guirlandes lumineuses ! Ça détonne. Plus loin, le ton est plus grave. Des photographies brumeuses et funestes se heurtent à la première sensation joviale.
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À droite, un pan de mur m’intrigue. À première vue, il semble être recouvert de photographies prises par la même personne. Mais il n’en est rien. Les élèves ironisent. Ils mettent en exergue l’ennui. Et la scénographie pensée par Alain Willaume me glisse dans la peau du photographe. Je ressens sa frustration. J’ai envie d’escalader ces barrières qui m’empêchent de m’approcher.
Puis j’emprunte l’escalier. Rouge. Rouge coquelicot. Ces derniers sont un des symboles de la première guerre mondiale. À l’étage, je suis frappée par le chaos visuel. Jusqu’alors, le calme et la discipline régnaient. Mais ce désordre est en total adéquation avec les sujets photographiés. En effet, au plein cœur d’une manifestation, un mouvement anarchiste semble protester contre la violence de la guerre et la propagande militaire.
Je fais le tour de l’escalier. Ici, je suis maire. Une des applications pour Ipad me permet de construire un monument aux morts pour ma propre ville. Un rêve se réalise.
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Au fur et à mesure, l’exposition m’éloigne loin des banalités que j’appréhendais. Je découvre l’armistice sous des regards singuliers et je me dis… peut-être bien que cette année, moi aussi je vais y assister, juste pour voir ce que ça donne en réalité. »
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Exposition « Onze.Onze (14) » dans le cadre du programme de recherches Lignes de front 1914-2018.
La Chaufferie, Haute école des arts du Rhin, Strasbourg
Du 11 octobre au 11 novembre 2014.