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Blog de l’atelier de Communication graphique de la HEAR

« Vous souhaitez une bibliographie peut-être ? »


Devant l'atelier de Frédéric Teschner, samedi 27 novembre 2014. crédit: Camille Aussibal

Devant l’atelier de Frédéric Teschner, samedi 27 novembre 2014. Photo : Camille Aussibal

Vendredi soir, le colloque Design graphique, les formes de l’histoire se clôture par des échanges entre les intervenants et le public:
« Vous souhaitez une bibliographie peut-être ? » répond Patricia Falguières déconcertée par la question qui vient d’être posée par une jeune enseignante d’histoire de l’art en arts appliqués. Aucun intervenant ne prend la parole, le malaise se fait sentir. Le débat se poursuit sur d’autres questions du public. En effet, il n’est pas évident de trouver une réponse précise à la manière dont doit être enseigné le design graphique aux étudiants aujourd’hui.
Cependant, fût-elle enseignante en « arts appliqués » ou en école supérieure d’art, la question que soulevait cette dernière, à savoir la manière d’enseigner l’histoire du graphisme avait son réel intérêt. En effet, très peu d’écoles supérieures d’arts proposent des cours théoriques sur les origines du graphisme, domaine qui relie également l’histoire de l’imprimerie, l’histoire du livre, et l’histoire de la typographie. Lorsqu’on se forme à devenir graphiste, il est pourtant essentiel de se forger une importante culture graphique. Il est nécessaire de connaître l’histoire de cette discipline au travers des époques.
Ce n’était apparemment ni le lieu, ni le moment pour ce genre de questions…

Samedi matin, Visite de l’atelier de Frédéric Teschner

Frédéric Teschner nous a ouvert les portes de son atelier à Montreuil, à deux pas du Palais des congrès où se déroulait la 30e édition du salon du Livre de jeunesse.
Il fallait d’abord passer une grille, puis une cour, puis une deuxième grille, emprunter ensuite un couloir pour enfin arriver à son studio.
Sur une table au milieu du studio était réunie une partie des projets dont il souhaitait nous parler.
Il nous a fait part de l’importance pour lui d’expliquer la fabrication, les rouages de son travail, afin de mieux cerner les intentions, les envies mais aussi les contraintes du graphiste.
« Est-ce qu’un magicien révèle ses tours de magie ? » clamait l’un des membres du public à un autre spectateur, curieux d’en apprendre plus sur les coulisses de ce métier, lors du colloque ayant eu lieu la veille.
Phillipe Millot expliquait alors son point de vue : Pour lui, les secrets de conception du travail d’un graphiste se traduisent par du temps et de la recherche pour qu’aux yeux du spectateur, la lecture d’une affiche par exemple se fasse simplement sans qu’il puisse s’imaginer toutes les étapes qu’il y eût en amont.
Dans l’intimité du studio de Frédéric Teschner, ce dernier nous a livré quelques astuces, expliqué ses processus de création, mais aussi les obstacles qu’il a rencontrés et rencontre encore. Il nous a parlé de workshops organisés avec des collégiens, se réjouissant des trouvailles qu’ils ont pu faire en explorant un domaine qu’ils ne connaissaient pas. Travailler avec des non-initiés au graphisme, leur faire découvrir (pour certains) des passions nouvelles est pour lui une fierté, une récompense.

Ces derniers jours nous ont fait réfléchir sur le rôle du graphiste. Frédéric Teschner nous a démontré que celui-ci doit pouvoir communiquer simplement au public, partager son savoir, ses aspirations, sans nécessairement se considérer comme un magicien, se plaçant au rang d’un élu de monarchie de droit divin, mais comme quelqu’un qui encourage autrui sans penser que lui livrer ses techniques serait seulement un « gain » de temps pour lui.

[edit] : l’auteure de ce post a été anonymisée

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Citizenfour


Comment mettre en scène ou raconter au cinéma des choses pour lesquelles on a peu ou pas d’images ? C’est le problème auquel le documentaire Citizenfour de Laura Poitras (visible au cinéma actuellement) a dû faire face.

Sans revenir dans les détails de l’affaire Snowden, (dont certaines des révélations font régulièrement encore les gros titres un an et demi après qu’elle ait éclaté), qui sont plus qu’intéressantes pour leur aspect politique, le film vaut également pour sa fabrication et sa narration.

Le film débute là où l’histoire de l’affaire Snowden commence : Laura Poitras qui est également la réalisatrice du documentaire est contactée de manière anonyme par une personne disant avoir des informations très sensibles à lui communiquer. Au moment où elle reçoit le message elle ne sait pas de qui il s’agit, ni exactement sur quoi vont porter ses révélations.
On n’est pas dans le cas de figure du journaliste partant en reportage en préparant son tournage en amont. Cette incertitude sur les événements qui arriveront se poursuivra tout au long des faits relatés dans le film. Mais comment raconter quelque chose dont on ne sait absolument pas la teneur ?

Edward Snowden et Glenn Greenwald dans une chambre d'hôtel à Hong-Kong

Edward Snowden et Glenn Greenwald dans une chambre d’hôtel à Hong Kong

Le matériau filmique peut ainsi se décomposer en 4 éléments :

— Les entretiens entre Glenn Greenwald (journaliste au Guardian) et Edward Snowden. Dans ces séquences, la tension est perceptible en permanence : Snowden sait de quoi les services pour lesquels il a travaillé sont capables pour pouvoir le retrouver. Les journalistes et Snowden savent qu’à partir du moment où le premier article sortira, leur temps sera compté avant qu’ils ne soient localisés et que démarches soient entreprises pour empêcher la divulgation d’autres informations.

— Des séquences de captures d’écran des messages entre Edward Snowden et ses interlocuteurs (le tout se déroulant dans un terminal d’ordinateur crypté, avec lecture du texte en voix off). Ces images sont les plus abstraites, mais en même temps, elles sont le plus proches du matériau réel des informations qui sont traitées par les services de renseignement. C’est à partir de cette matière première que les individus sont tracés et identifiés.

— Des prises de vues de différents lieux (principalement des vues de ville, notamment Hong Kong). Ces séquences mettent bien en relation la virtualité des faits évoqués : capture de métadonnées, écoutes à grande échelle, analyse d’informations en dehors de tout cadre légale ; avec le fourmillement d’une mégapole moderne, dont la majeure partie des interactions sont constituées par ces fameuses données.

— Quelques séquences filmées probablement après l’affaire Snowden, dont certaines mettent en scène William Binney qui avait déjà critiqué la politique d’écoute de l’administration américaine. Ce faisant, elle répond à une des craintes de Snowden d’apparaître comme une icône au détriment des multiples problèmes pointés par ses révélations. Il y a donc un avant Snowden, et on voit à la fin du film qu’il y aura sûrement un après.

Hey. Are you there ?

ES: Hey. Are you there ?

Ce film pose assez bien la question de la société dans laquelle nous souhaitons vivre. Et de quelle manière nous dépendons de nos outils numériques. À l’heure où tous nos logiciels, tous nos documents sont déportés dans les fameux clouds (je suis à l’heure où j’écris cet article, inscrit sur 5 clouds différents), qui ne sont surtout pas virtuels, quelle autonomie souhaitons nous avoir vis à vis de ces outils en ligne ?

Comme le dit très bien l’un des personnages du documentaire, le fait de savoir que des sociétés publiques et privées (Snowden travaillait pour un prestataire privé de la NSA), ont accès à nos données, engendre une certaine forme d’autocensure dans nos usages et nos documents. Ce qui d’un point de vue de la liberté d’expression et d’un certain idéal démocratique pose un vrai problème !

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Html sauce cocktail


Une fondue de mise en page web et papier d’hiver ou un cocktail de class pour l’été.

Par ses contraintes de tailles d’écrans la mise en page web se doit d’être adaptative, quelque part consciente de l’environnement dans lequel elle s’installe. De ce point de vue, elle s’oppose au design imprimé où la plupart des interfaces traditionnelles tiennent nos mains sur les blocs durs hérités de Gutenberg.
Capture d’écran 2015-03-13 à 11.17.00

L’atelier proposé par OSP approche la mise en forme d’un texte de manière liquide. À partir d’un manuel de cuisine belge publié dans le domaine public et disponible en HTML, chaque équipe a travaillé sur des mises en forme papier visant différents formats de sortie : poster, fiches, magazine, livret de poche, etc.
En définissant un ensemble de media queries les étudiants construisent ensemble une feuille de style commune, mais posent chacun les conditions qui permettent de “typographier” leur format.

L’ensemble des fichiers est disponible sur le Github de l’école.

Html sauce cocktail

Pyramide des formats

Html sauce cocktail

Aperçu des résultats du workshop OSP

Intervenants : Stéphanie Vilayphiou, Colm O’Neill et Ludi.
Avec les étudiants en communication graphique : So-Hyun Bae, Laura Burucoa, Charlotte Chowdurry, Victor Donati, Montasser Drissi, Angéline Girard, Romain Goetz, Manon Hachad, Quentin Juhel, Théophile Martin, Arman Mohtadji, Clara Neumann, Lisa Pagès, Benjamin Riollet, Lena Robin, Hugo Serraz, Caroline Sorin.

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Conférence et workshop Open Source Publishing


OSP est un collectif de design graphique qui développe une pratique singulière autours des logiciels libres, dans l’idée que ceux-ci permettent à leurs utilisateurs à prendre part à leur élaboration.

Fondé en en 2006 en lien avec l’association Constant et basé à Bruxelles, OSP est composé de différentes personnalités issues de parcours et de champs de compétence divers : la typographie, le design graphique, la programmation, l’écriture, la performance, etc. Dans une approche collaborative, elles s’efforcent à développer et redéfinir le rapport aux outils de créations à travers des workshop, des projets de commandes ou à l’initiative du collectif lui-même.

OSP organise également un workshop avec des étudiants de l’atelier communication graphique du 10 au 13 mars.

Image extraite de 16 case stories re-imagining the practice of lay-out, LGRU project - Brussels 2012. Catalogue rendant compte des pistes du coloque Co-Position organisé dans le cadre du projet de recherche LGRU, requestionnant les outils et pratiques de la mise en page.

Image extraite de 16 case stories re-imagining the practice of lay-out, LGRU project – Brussels 2012. Catalogue rendant compte des pistes du coloque Co-Position organisé dans le cadre du projet de recherche LGRU, requestionnant les outils et pratiques de la mise en page.

Mercredi 11 mars 2015,
18 heures,
auditorium de la Hear (Strasbourg)

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Janus 31


noname

Au commencement, nous en savions peu. Si ce n’est que nous étions quatre, et que nous devions réaliser la communication d’une exposition des étudiants du groupe d’art « No name » autour du thème du mythe et de l’anticipation. Elle aura lieu fin janvier, et se déroulera au Centre Rhénan d’Art Contemporain à Altkirch. C’est au fur et à mesure des discussions et réunions auxquelles nous avons participé, que le projet s’est éclairci et que les attentes concernant la communication de l’évènement furent plus détaillées.

Nous souhaitions que cette communication soit à l’image du processus de travail des étudiants, et puisse rendre compte des avancées et expérimentions de chacun au cours des mois. C’est pourquoi, nous avons d’abord imprimé une base d’affiches comprenant les informations principales pour l’exposition, laissant de la place à une intervention manuelle effectuée dans un second temps. C’est pendant que les étudiants s’installaient dans le lieu d’exposition, une semaine avant le vernissage que nous avons accroché progressivement nos affiches sur un grand mur de l’école. Un rangée par jour, qui présentait donc au fur et à mesure des images, croquis, et recherches de l’exposition future. Cette accrochage fut finalement réinstallé dans le lieu d’exposition, comme témoin graphique de l’évolution de ce séminaire.

Magali Brueder, Sheng Cao, Josué Graesslin et Maxime Mouysset


Exposition Janus 31, du 26 janvier au 01 février 2015 au Centre Rhénan d’Art Contemporain à Altkirch. Séminaire accompagné par les enseignants Christiane Geoffroy, Jean-Claude Luttmann, Alain Della Negra et Cyrille Bret.

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